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Quand on doit remplir un dossier MDPH pour son enfant, on ne remplit pas juste des cases. On raconte une vie. Une réalité. Un quotidien parfois lourd, souvent invisible. Et on le fait avec le cœur serré. On a peur de mal dire, de ne pas assez justifier, ou de trop en dire.
Pour alléger ce chemin et rendre les démarches plus claires, ce guide te propose :
- Les documents indispensables à connaître et à préparer, pour poser les bases solides de ton dossier.
- Des explications simples et précises, afin de comprendre ce qui est réellement attendu sans te perdre dans le jargon administratif.
- Les erreurs fréquentes à éviter, celles qui font perdre du temps ou bloquent le traitement d’un dossier.
- Un accompagnement bienveillant, pensé pour les parents, proches et aidants, afin que tu n’aies pas à porter seul cette charge.
Parce qu’un dossier MDPH ne devrait jamais être une épreuve mais une étape, tu trouveras ici des repères fiables, de la clarté, du concret et surtout du soutien.
LaLa MDPH, c’est quoi exactement ?
La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) est un organisme public créé par la loi du 11 février 2005 (texte sur Légifrance). Présente dans chaque département, elle est le point d’entrée unique pour toutes les démarches liées au handicap, que ce soit pour un enfant ou un adulte (fiche Service-public.fr).
Ses missions principales
La MDPH accompagne les familles à plusieurs niveaux. Elle informe sur les droits, évalue les besoins de l’enfant, instruit les demandes et élabore un Plan Personnalisé de Compensation (PPC). Elle peut aussi proposer ou renouveler des aides scolaires, financières, humaines ou matérielles. L’ensemble des décisions est validé par la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées).
Les aides accessibles
Un seul dossier MDPH permet de solliciter différents types de soutien :
- Au quotidien : la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), une carte mobilité inclusion, ou l’intervention d’une aide à domicile.
- À l’école : mise en place d’un AESH, orientation en ULIS, IME, ITEP, SESSAD, aménagements pédagogiques, ou encore GEVA-sco.
- Pour la famille : l’AEEH (Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé) et ses compléments, le congé de présence parentale, la reconnaissance du statut d’aidant familial.
- Pour l’avenir : la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) dès 16 ans, ainsi qu’un suivi vers la formation ou l’emploi adapté (aides détaillées sur Service-public.fr).
Des handicaps variés pris en compte
La MDPH ne se limite pas à un profil particulier. Elle évalue aussi bien les situations de handicap moteur, sensoriel, psychique ou cognitif, que les cas de polyhandicap ou de maladies chroniques invalidantes (épilepsie, Crohn, mucoviscidose…). Ce qui importe, ce sont les besoins concrets de l’enfant dans son quotidien, et non l’étiquette médicale.
Pourquoi les délais sont parfois longs ?
L’instruction d’un dossier MDPH est réalisée par une équipe pluridisciplinaire (médecins, psychologues, assistants sociaux, enseignants). Ce travail approfondi demande du temps. À cela s’ajoutent la charge importante de dossiers et le manque de moyens dans certains départements.
En moyenne, il faut 4 à 6 mois pour obtenir une réponse (source CNSA). Bien préparer son dossier, avec les bons documents et des explications précises, peut donc réellement accélérer le traitement.

Les deux documents indispensables à tout dossier MDPH
Avant même de penser aux bilans, aux lettres ou au projet de vie, il faut commencer par les deux documents incontournables. Sans eux, ton dossier ne pourra pas être traité. Ce sont les fondations de ton dossier : tout repose dessus.
1. Le formulaire de demande — Cerfa n°15692*01
Ce formulaire est le point de départ de toute démarche auprès de la MDPH. Il peut sembler long et complexe, mais chaque rubrique aide à cerner les besoins de ton enfant (Service-Public.fr). Certaines questions ne concernent pas les enfants, comme celles sur la vie professionnelle ou l’autonomie. Dans ce cas, tu peux simplement préciser :
« Non applicable à un enfant de 4 ans – ne travaille pas et ne se déplace pas seul. »
L’important n’est pas de remplir chaque case, mais d’expliquer clairement la situation.
2. Le certificat médical — Cerfa n°15695*01
Ce document doit être rempli par un médecin qui connaît bien ton enfant, généraliste ou spécialiste. Il doit dater de moins de 12 mois au moment du dépôt (Mon Parcours Handicap). Il décrit les diagnostics posés, les difficultés rencontrées au quotidien, ainsi que les besoins spécifiques et les compensations nécessaires. C’est l’un des documents les plus lus par la MDPH : il doit donc être clair, détaillé et fidèle à la réalité.En résumé, le formulaire de demande et le certificat médical sont les deux piliers du dossier MDPH. Tant qu’ils ne sont pas fournis, aucune instruction ne peut commencer. Une fois ces bases solides posées, tu pourras ajouter autour les bilans, la lettre explicative et le projet de vie — ce que nous allons explorer dans la suite du guide.
👉 Formulaires disponibles sur Service-Public.fr.
Tous les modèles inclus dans ce guide (et pourquoi ils peuvent vraiment faire la différence)

Quand on remplit un dossier MDPH pour son enfant, ce n’est pas une simple formalité. Ce n’est pas une paperasse de plus à cocher sur une to-do list. C’est un moment délicat, souvent chargé d’émotions. Derrière chaque case, chaque ligne, il y a une vie. Une histoire. Un quotidien fait de défis, d’espoirs et d’équilibres fragiles.
Remplir ce dossier, c’est parler à la place de son enfant. C’est essayer de faire comprendre ce que vous vivez à des personnes qui ne vous connaissent pas. C’est transformer une réalité intime en langage administratif, ce qui peut sembler injuste, épuisant, intimidant.
Mais c’est aussi, parfois, l’occasion de poser des mots justes. De faire entendre ce qui est trop souvent tu. De faire reconnaître ce qui mérite de l’être.
C’est pour cela que les modèles proposés dans ce guide ont été pensés avec soin, avec cœur, et avec toi en tête. Pas pour donner une solution toute faite, mais pour t’aider à construire un dossier qui reflète ton enfant, ta famille et ton quotidien. Un dossier qui dit l’essentiel, avec justesse et simplicité.
Ici, tu n’as rien à deviner : tout est intégré à l’article, pour t’éviter les détours et économiser une énergie déjà précieuse.
La lettre explicative du parent
Cette lettre n’est pas obligatoire, mais elle peut faire toute la différence. Elle relie les documents entre eux et met un visage et une voix derrière le formulaire.
Tu peux y raconter : qui est ton enfant, ce qui motive la demande, ce qui est déjà en place ou non, et l’impact du handicap sur votre vie familiale et scolaire. Quelques phrases claires et sincères suffisent.
Exemple :
Je suis la maman de Noam, 7 ans, porteur de troubles du spectre autistique. Il est actuellement en CE1, avec un suivi en orthophonie et pédopsychiatrie. Noam a besoin d’un accompagnement constant pour comprendre les consignes, gérer ses émotions et maintenir un lien avec ses camarades. Sa scolarité reste fragile malgré sa volonté de bien faire. Nous sollicitons un AESH ainsi qu’un complément AEEH pour compenser les frais engagés.
Cette lettre n’a pas de modèle officiel fourni par la MDPH, mais elle est vivement conseillée (explications officielles sur Mon Parcours Handicap).
Le projet de vie pour un enfant
Le mot peut impressionner : projet. vie. Mais il ne s’agit pas d’un exercice figé. C’est un espace de liberté dans un dossier très médicalisé. Un endroit où tu peux exprimer ton regard de parent : ce qui aide ton enfant, ce qui complique sa vie, et ce dont il a besoin pour s’épanouir.
Dans ce guide, trois formats te sont proposés : une version courte (5 à 10 lignes), une version longue et détaillée, et une version vierge pour écrire librement.
Tu peux écrire à la première personne (comme si ton enfant parlait) ou en tant que parent. L’important est que ce soit authentique et juste. Et rappelle-toi : ton projet de vie ne sera pas jugé sur la forme.
Plus d’explications sur le projet de vie sur Service-Public.fr.
Projets de vie à télécharger :
Le courrier d’envoi recommandé
Une fois ton dossier complet, il reste une étape simple mais utile : joindre un courrier d’accompagnement. Ce n’est pas obligatoire, mais cela donne de la cohérence à ton dossier et facilite le travail administratif.
Ce courrier permet de confirmer les pièces jointes, de rappeler les informations essentielles (nom, prénom, date de naissance) et de montrer ton sérieux. Il peut être rédigé à l’ordinateur ou à la main, du moment qu’il est daté et signé.
Il est fortement recommandé d’envoyer ton dossier en recommandé avec accusé de réception, ou de demander un récépissé en cas de dépôt direct (voir sur Mon Parcours Handicap).
Les erreurs fréquentes à éviter (et comment les contourner en toute sérénité)
Même avec toute la volonté du monde, un dossier MDPH peut être incomplet ou mal interprété. Et parfois, cela suffit à retarder l’instruction de plusieurs mois… voire à provoquer un refus.
Rassure-toi : ces erreurs sont connues, prévisibles et surtout évitables. L’objectif n’est pas de te stresser, mais de t’outiller pour que ton dossier passe du premier coup — ou au moins sans retour en arrière.
La première erreur classique, c’est le formulaire de demande non signé ou avec des champs laissés vides. Même si certaines rubriques ne concernent pas ton enfant, il est préférable d’écrire « Non concerné dans notre situation ». Une case blanche peut bloquer le traitement.
Autre vigilance : le certificat médical périmé. Il doit dater de moins de 12 mois au moment de la réception. Un simple mois de trop peut invalider le dossier. Vérifie bien la date avant l’envoi.
Le projet de vie est aussi essentiel. Pas besoin d’un roman, mais une phrase vague comme « Mon enfant a besoin d’aide » ne suffit pas. Il faut préciser quelle aide, dans quel cadre et pourquoi.
Erreur fréquente également : citer des bilans médicaux ou scolaires sans les joindre. Si le rapport n’est pas encore disponible, précise-le dans ta lettre explicative en indiquant qu’il sera transmis dès réception.
Enfin, certaines rubriques du formulaire sont inadaptées aux enfants (situation professionnelle, autonomie…). Ne les laisse pas vides. Une phrase comme « Cette question ne s’applique pas à mon enfant de 5 ans, scolarisé en grande section » suffit à montrer que tu as lu et compris.
Avant l’envoi, une relecture rapide avec la checklist de ce guide permet d’éviter la plupart de ces pièges.
Plus d’informations sur Service-Public.fr – Demande auprès de la MDPH.

Le lexique MDPH (pour ne plus se sentir perdue dans les sigles)
Quand on plonge dans le monde de la MDPH, on découvre très vite qu’il est rempli de sigles et d’acronymes… souvent utilisés comme si tout le monde les connaissait. Mais ce n’est pas le cas, et il n’y a aucune honte à ne pas tout comprendre. C’est normal.
Voici une petite traduction claire et rassurante pour t’y retrouver et avancer plus sereinement.
PCH – Prestation de Compensation du Handicap
Une aide financière versée pour compenser les conséquences du handicap. Elle peut couvrir :
- l’aide humaine (intervention d’une personne à domicile),
- les aides techniques (matériel spécialisé, fauteuil roulant…),
- les aménagements du logement ou du véhicule,
- les frais de transport.
Attribuée selon les besoins réels de l’enfant et la situation familiale.
En savoir plus – Service-Public.fr
AEEH – Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé
Allocation versée aux parents pour les aider à couvrir les dépenses liées au handicap : soins, matériel, déplacements, perte de revenus.
Elle peut être accompagnée d’un complément, selon l’intensité des besoins.
Détails – Service-Public.fr
AESH / AVS – Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap
L’AESH (anciennement AVS) accompagne l’enfant à l’école, en classe ou dans les temps périscolaires.
- Peut être mutualisé (plusieurs élèves) ou individuel (temps complet ou partiel).
- La MDPH évalue la nécessité en fonction du dossier scolaire et médical.
Plus d’infos – Éducation.gouv.fr
RQTH – Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé
S’adresse aux adolescents dès 16 ans qui envisagent un parcours de formation ou d’insertion professionnelle.
Elle ouvre droit à des dispositifs spécifiques : aménagements de poste, accompagnement par Cap Emploi, accès prioritaire à certaines formations.
En savoir plus – Service-Public.fr
CDAPH – Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées
Instance décisionnaire qui statue sur les demandes.
Elle réunit des professionnels (médecins, travailleurs sociaux, Éducation nationale, associations) pour examiner les dossiers et décider des droits, aides et orientations.
Présentation – Mon Parcours Handicap
GEVA-sco – Guide d’Évaluation des besoins de Compensation en milieu Scolaire
Formulaire rempli par l’école, souvent avec l’aide de l’enseignant référent, qui décrit les besoins éducatifs particuliers de l’enfant.
Il est transmis à la MDPH pour appuyer une demande d’aménagements pédagogiques ou d’accompagnement scolaire (AESH).
Explications – Education.gouv.fr
ULIS – Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire
Dispositif inclusif au sein des écoles, collèges et lycées pour les enfants ayant des besoins éducatifs particuliers.
L’élève alterne entre la classe ordinaire et un petit groupe encadré par un enseignant spécialisé.
En savoir plus – Education.gouv.fr
IME – Institut Médico-Éducatif
Structure médico-sociale spécialisée pour les enfants ou adolescents avec un handicap intellectuel ou des troubles complexes du développement.
L’orientation est décidée par la CDAPH selon les besoins éducatifs, médicaux et sociaux.
Fiche détaillée – CNSA
SESSAD – Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile
Service médico-social qui accompagne l’enfant dans son quotidien (à l’école, à la maison, en structure), sans hébergement.
Une équipe pluridisciplinaire (éducateurs, psychologues, orthophonistes…) intervient pour maintenir l’enfant dans un environnement ordinaire avec un soutien adapté.
Présentation – CNSA
La checklist complète avant envoi (et la version image à garder sous la main)
Avant d’envoyer ton dossier MDPH, prends un moment pour souffler et relire. Pas dans la précipitation, pas dans l’urgence : juste quelques minutes pour t’assurer que tout est bien là. Une vérification simple évite des retours en arrière, parfois synonymes de plusieurs semaines perdues.
Tu peux imprimer cette checklist, la glisser dans ton trieur ou simplement l’enregistrer dans ton téléphone. Elle a été conçue pour t’éviter les oublis et t’accompagner jusqu’à l’envoi.
Voici les points essentiels à contrôler :
- Le formulaire Cerfa 15692*01 est bien rempli et signé.
- Le certificat médical Cerfa 15695*01 date de moins de 12 mois.
- La lettre explicative du parent est jointe.
- Le projet de vie est présent, dans la version de ton choix (courte, longue ou libre).
- La photocopie du livret de famille est incluse.
- La carte d’identité du parent responsable est bien jointe, ainsi que celle de l’enfant si tu l’as.
- Le justificatif de domicile date de moins de 3 mois.
- Les bilans médicaux et paramédicaux (orthophonie, pédopsychiatrie, psychomotricité…) sont ajoutés.
- Le jugement d’autorité parentale, s’il existe, est inclus.
- L’attestation CAF ou MSA, si demandée par ta MDPH, est jointe.
Petit rappel : n’envoie jamais les originaux, uniquement des copies. Vérifie aussi toutes les signatures : ce sont ces détails qui garantissent la solidité du dossier.
👉 La version image de cette checklist est disponible dans ce guide. Tu peux l’enregistrer ou l’imprimer pour l’avoir toujours sous la main.
Pour vérifier les documents attendus, consulte aussi la fiche officielle Service-Public.fr – Demande auprès de la MDPH.

Pour terminer
Tu viens de parcourir un guide complet et pratique, pensé pour t’accompagner pas à pas. Si certaines infos te paraissent familières, c’est normal : je les aborde aussi dans un autre article… mais sur un ton plus léger.
Parce que parfois, entre deux formulaires, on a simplement besoin de souffler un peu — et même de sourire, malgré les difficultés.
Je t’invite donc à lire aussi cet article plus drôle sur la MDPH, où l’on parle de ce que c’est vraiment de remplir un dossier : les moments absurdes, les incohérences des formulaires, et ces fameuses cases qui ne collent à aucune réalité.
Deux articles, deux approches, mais un même objectif : te soutenir dans ce parcours, à ton rythme, avec sérieux… et avec le sourire.
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