PCH montant 2025 : plafonds, aides et droits cumulables

1. Qu’est-ce que la PCH ? Définition, objectifs et publics concernés en 2025

La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) est une aide financière versée par le département, destinée à couvrir les dépenses liées à la perte d’autonomie d’une personne en situation de handicap. Elle permet de financer plusieurs volets : aide humaine, matériel, aménagement du logement, transport ou encore aide animalière.

Depuis 2022, la PCH est également ouverte aux enfants en situation de handicap, dès lors qu’ils remplissent les critères légaux. En 2025, son cadre évolue pour s’adapter à de nouvelles réalités : inclusion scolaire, troubles invisibles (TND, TSA, TDAH), monoparentalité, aidance familiale non reconnue, etc.

La PCH repose sur une logique de compensation : elle ne dépend ni des revenus, ni du niveau d’allocation AEEH, mais uniquement du niveau de dépendance et des besoins identifiés dans le projet de vie.

L’objectif est de permettre à l’enfant (ou à l’adulte handicapé) de vivre dignement, de participer à la vie sociale, de bénéficier de soins adaptés et d’être soutenu dans son quotidien, que ce soit à domicile ou à l’extérieur.

pch

2. Les 6 volets de la PCH en 2025 : ce que vous pouvez demander concrètement

La PCH se compose de six volets distincts, chacun correspondant à un type de dépense que peut engendrer le handicap. En 2025, les critères d’attribution restent fixés au niveau national, mais leur application dépend encore fortement de l’évaluation par la MDPH.

Voici ce que vous pouvez demander, selon vos besoins réels :

1. Aide humaine

Ce volet concerne le temps nécessaire pour accompagner la personne en situation de handicap dans sa vie quotidienne : toilette, habillage, repas, déplacements, supervision…

Pour un enfant : cela peut couvrir la présence d’un(e) auxiliaire de vie à domicile, ou rémunérer un parent aidant.

Le nombre d’heures est calculé selon le niveau de dépendance, les besoins scolaires, médicaux, sociaux.

Montants 2025 :

  • Emploi direct : 19,34 €/h
  • Mandataire : 21,27 €/h
  • Prestataire : 24,58 €/h
  • Aidant familial : 4,78 €/h (sans perte de revenu) ou 7,16 €/h (si arrêt ou réduction d’activité)
  • Plafond mensuel : 1 231,15 € ou 1 477,38 € selon la présence requise

2. Aide technique

Elle finance l’achat ou la location de matériels : fauteuil, verticalisateur, tablette avec logiciel spécifique, lit médicalisé, dispositif de communication, etc.

Un devis est souvent exigé.

La MDPH peut proposer une liste de matériel homologué.

Montant 2025 : jusqu’à 13 200 € sur 10 ans

3. Aménagement du logement

Ce volet permet d’adapter le domicile pour le rendre accessible : rampe, monte-escalier, élargissement de portes, salle de bain avec douche à l’italienne, cuisine adaptée.

Nécessite souvent une visite de l’ergothérapeute.

Des plafonds de financement sont fixés nationalement.

Montant 2025 : jusqu’à 10 000 € sur 10 ans

  • Prise en charge à 100 % jusqu’à 1 500 €
  • 50 % au-delà de ce montant

4. Aménagement du véhicule

Il couvre les frais d’adaptation d’un véhicule pour un transport sécurisé (siège spécifique, plateforme, rampe, fixations), ou les surcoûts liés au transport (ex : taxi adapté).

Peut concerner aussi bien le véhicule personnel que celui d’un tiers.

Un seul véhicule par période de 10 ans est pris en compte.

Montant 2025 : jusqu’à 10 000 € sur 10 ans

  • 100 % remboursé jusqu’à 1 500 €
  • 75 % au-delà

5. Charges spécifiques ou exceptionnelles

Ce volet englobe toutes les dépenses liées au handicap qui ne rentrent pas dans les autres catégories : surcoûts vestimentaires, protections spécifiques, frais de livraison pour matériel spécialisé, etc.

Cette aide est souvent plafonnée mais utile pour les besoins ponctuels.

Montant 2025 : jusqu’à 100 €/mois ou 6 000 € sur 10 ans

  • Prise en charge à 75 % des frais justifiés

6. Aide animalière

Elle concerne l’aide apportée par un chien d’assistance certifié (éducation, soins, alimentation, etc.).

Le chien doit provenir d’un organisme reconnu.

Volet rarement accordé pour les enfants, mais peut l’être dans certains cas de TSA sévère ou troubles sensoriels.

Montant 2025 : jusqu’à 6 000 € sur 10 ans ou 50 €/mois


Tableau récapitulatif

Volet PCHExemples concretsConditions habituelles d’obtention
Aide humaineAuxiliaire de vie, parent rémunéréÉvaluation du temps d’aide, montants selon mode
Aide techniqueFauteuil, tablette, lit médicaliséDevis obligatoire, matériel justifié médicalement
Aménagement du logementSalle de bain, rampe, portes élargiesExpertise ergothérapeute, plafond national
Aménagement du véhiculeSiège adapté, transport en taxi spécialisé1 véhicule pris en charge tous les 10 ans
Charges spécifiquesProtections, vêtements, entretien spécialJustificatifs ou devis à fournir
Aide animalièreChien guide ou d’assistance certifiéOrganisme agréé obligatoire, selon les troubles

3. Le PCH montant par type d’aide en 2025

Les montants de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) varient en fonction du type de dépense, des plafonds réglementaires et du niveau de dépendance. En 2025, plusieurs volets ont été revalorisés pour mieux correspondre aux besoins réels des familles. Voici un aperçu clair, concret et chiffré pour s’y retrouver facilement.

Aide humaine : combien peut-on percevoir ?

Le taux horaire remboursable dépend du mode d’intervention choisi :

Mode d’emploiTarif horaire maximal remboursé
Emploi direct (parent employeur)19,34 €
Emploi direct – avec gestes de soins ou aspirations20,10 €
Mandataire (ex. CESU)21,27 €
Mandataire – soins ou aspirations endo-trachéales22,11 €
Prestataire (service externalisé)24,58 €
Aidant familial dédommagé – activité conservée4,78 €
Aidant familial dédommagé – arrêt ou réduction d’activité7,16 €

💡 Ce remboursement est accordé sous réserve que le nombre d’heures d’aide humaine soit validé par la MDPH. L’aide peut concerner un salarié, un service prestataire, ou un parent aidant déclaré à l’URSSAF.

Exemple : un parent employé en emploi direct pour 25 heures hebdomadaires peut percevoir environ 1 934 € remboursés par mois (25 h × 19,34 € × 4 semaines).es hebdomadaires peut percevoir environ 1 934 € remboursés par mois (25 h × 19,34 € × 4 semaines).


Aménagement du logement

Volet PCHPlafond de remboursement
Budget logementJusqu’à 10 000 € sur 10 ans, avec conditions spécifiques

L’aménagement peut concerner : installation de rampes, transformation de salle de bain, élargissement de portes, adaptation pour fauteuil, etc.

💡 La prise en charge est de :

  • 100 % jusqu’à 1 500 €
  • 50 % au-delà, sur présentation de devis et après expertise (souvent par un ergothérapeute)

Aménagement du véhicule

Volet PCHPlafond de remboursement
Adaptation véhiculeJusqu’à 12 000 € sur 10 ans

Ce montant peut couvrir les frais liés à l’adaptation d’un véhicule (siège pivotant, plateforme élévatrice, rampe…), ou les surcoûts liés au transport (ex. : taxi adapté).

💡 Le remboursement est de :

  • 100 % jusqu’à 1 500 €
  • 75 % au-delà, dans la limite du plafond total

Charges spécifiques ou exceptionnelles

Ce volet englobe tous les besoins particuliers qui ne rentrent pas dans les autres catégories : surcoûts de vêtements, produits d’hygiène spécialisés, entretien d’équipements, livraison de matériel médical, etc.

Volet PCHPlafond de remboursement
Charges spécifiquesJusqu’à 100 €/mois ou 6 000 € sur 10 ans

💡 La prise en charge est de 75 % des frais engagés, sur présentation de devis ou justificatifs. Ce volet est très utile pour les besoins ponctuels ou imprévus.


Aide animalière : chien ou matériel d’assistance

Volet PCHPlafond de remboursement
Aide animalièreJusqu’à 6 000 € sur 10 ans ou 50 €/mois

Ce volet s’applique en cas de recours à un chien d’assistance certifié (éducation, soins, alimentation…), issu d’un organisme agréé. Il peut aussi couvrir certains matériels sensoriels ou d’alerte pour les enfants avec TSA ou troubles sensoriels profonds.


Taux de remboursement : 100 % ou 80 % selon les ressources

Le montant remboursé dépend des ressources annuelles du foyer :

Ressources annuellesTaux de remboursement
29 061,72 €100 %
> 29 061,72 €80 %

Montage global : plan de compensation

Un bénéficiaire peut cumuler plusieurs volets, selon les besoins identifiés dans le projet de vie. Par exemple :

  • 20 heures/semaine d’aide humaine
  • Achat d’un fauteuil roulant à 3 200 €
  • Aménagement de la salle de bain à 7 500 €

Le montant total pris en charge peut ainsi représenter plusieurs milliers d’euros par an, si le dossier est bien monté et justifié.dition de fournir des justificatifs solides et de bien détailler les besoins dans le formulaire MDPH.

4. Conditions d’attribution de la PCH en 2025 : qui y a droit et comment ?

Contrairement à une idée reçue, la PCH n’est pas réservée aux adultes dépendants ou aux personnes lourdement handicapées. Elle est ouverte à toute personne — y compris les enfants — dont le handicap crée une restriction durable d’activité.

Voici les conditions détaillées à connaître pour 2025.


Âge requis

La PCH peut être demandée dès la naissance d’un enfant si la perte d’autonomie est documentée.

Il n’y a pas d’âge maximal, à condition que la première demande soit déposée avant 60 ans, ou que la personne exerce encore une activité professionnelle au-delà de cet âge.


Condition de résidence

  • Résider en France de manière stable et régulière (au moins 3 mois).
  • Être de nationalité française, ou disposer d’un titre de séjour en cours de validité.

Condition de durée

Le handicap doit entraîner une restriction d’activité pendant au moins un an.

Cela inclut également les enfants en attente de diagnostic, ou présentant une situation évolutive (TSA, troubles moteurs, polyhandicap…).


Condition de dépendance

C’est le critère principal pour obtenir la PCH. L’évaluation repose sur une grille d’autonomie nationale (grille CNSA), qui prend en compte :

  • les soins corporels (toilette, habillage),
  • la communication,
  • les déplacements,
  • la surveillance continue,
  • l’utilisation d’aides techniques indispensables.

Un enfant ou un adulte doit présenter au moins deux limitations significatives dans les actes essentiels de la vie, ou une limitation grave.


Ressources : pas de plafond, mais un impact sur le taux

Les ressources n’influencent pas le droit à la PCH, mais elles peuvent modifier le taux de remboursement :

  • Moins de 29 061,72 € de revenus annuels : 100 % pris en charge
  • Au-dessus de ce seuil : prise en charge à 80 %

Cas fréquents d’éligibilité chez les enfants

  • Troubles du spectre de l’autisme (TSA) avec besoin de supervision ou d’accompagnement quotidien ;
  • Polyhandicap, troubles moteurs ou atteintes neurologiques complexes ;
  • Épilepsie sévère ou maladies rares entraînant un retentissement fonctionnel ;
  • Troubles DYS ou TDAH nécessitant des aides humaines ou techniques spécifiques (selon argumentaire solide).

💡 Le projet de vie parental est essentiel pour mettre en lumière les besoins réels du quotidien.

5. Demander la PCH en 2025 : étapes, documents et pièges à éviter

Faire une demande de PCH peut sembler intimidant au début. Pourtant, en 2025, les procédures ont été légèrement simplifiées pour favoriser l’accès aux droits. Voici un guide pas à pas, basé sur les retours concrets de terrain de nombreux parents.


Étape 1 – Préparer le dossier

Le formulaire officiel à remplir est le Cerfa 15692*01, valable pour toutes les demandes MDPH (PCH, AEEH, carte d’invalidité, orientation scolaire, etc.).

À joindre impérativement :

  • Un certificat médical Cerfa 15695*01 (daté de moins de 12 mois),
  • Une photocopie de la carte d’identité du représentant légal,
  • Un justificatif de domicile de moins de 3 mois,
  • Des bilans médicaux et paramédicaux récents (orthophonie, ergothérapie, psychomotricité, etc.),
  • Le projet de vie du représentant légal, souvent déterminant.

💡 N’hésite pas à ajouter une lettre de motivation, une attestation d’école ou un courrier d’un professionnel de santé en complément.


Étape 2 – Déposer la demande

Trois options sont possibles :

  • En ligne via le portail officiel : mdphenligne.cnsa.fr
  • Par courrier recommandé avec accusé de réception à la MDPH de votre département
  • En dépôt physique directement sur place (certaines MDPH le permettent encore)

🗂️ Il est fortement recommandé de conserver une copie papier complète du dossier ainsi qu’un scan ou une version numérique.


Étape 3 – Évaluation par l’équipe pluridisciplinaire

Une fois le dossier enregistré, il est étudié par l’équipe médico-sociale de la MDPH. Cette évaluation peut comprendre :

  • Une convocation à un entretien (présentiel ou à distance),
  • Une demande de pièces complémentaires,
  • Une prise de contact avec l’école ou les professionnels de santé.

⚠️ Cette étape est cruciale : il faut démontrer clairement les besoins en aide humaine, technique, financière, éducative ou organisationnelle.


Étape 4 – Décision de la CDAPH

La CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées) rend une décision officielle dans un délai moyen de 4 à 6 mois après réception du dossier complet.

Vous recevez alors une notification écrite, qui précise :

  • Les aides accordées (ou le refus motivé),
  • La durée d’attribution (souvent entre 1 et 5 ans),
  • Les montants estimés,
  • Les voies de recours possibles en cas de désaccord.

Étape 5 – Mise en place du versement

Selon les départements, la PCH est :

  • Soit versée directement par le Conseil Départemental,
  • Soit gérée par un organisme prestataire (notamment pour l’aide humaine).

Le versement peut être :

  • Mensuel (aide humaine),
  • Ponctuel (matériel, aménagements, charges exceptionnelles).

💡 En cas de retard de paiement, vous pouvez contacter la Cellule Compensation de votre MDPH ou le service social du département.


À éviter absolument

  • Un projet de vie trop vague ou incomplet
  • L’absence de devis chiffré pour l’aide technique ou les travaux d’aménagement
  • Un certificat médical trop ancien ou mal rempli
  • Des documents non signés, non datés ou manquants
  • Oublier de joindre des bilans récents ou utiles à la compréhension du dossier

6. Peut-on cumuler la PCH avec d’autres aides en 2025 ?

La question du cumul des aides revient très souvent chez les familles. Entre l’AEEH, l’AJPP, la PCH ou encore les prestations CAF, il est parfois difficile de savoir ce qui est compatible, exclusif, ou à déclarer. Voici les règles actualisées pour 2025.


PCH et AEEH : cumul partiel autorisé

Il est possible de cumuler la PCH et l’AEEH de base, mais pas avec son complément.

Concrètement :

  • Si vous recevez l’AEEH de base (151,80 €/mois en 2025), vous pouvez aussi bénéficier de la PCH, selon les besoins.
  • Si vous touchez un complément AEEH (de niveau 1 à 6), vous devez choisir entre ce complément et la PCH.

À noter : dans certains cas, la PCH est plus avantageuse que l’AEEH complément, notamment pour les enfants ayant besoin :

  • d’un parent aidant salarié,
  • ou de matériel coûteux non pris en charge par l’AEEH.

PCH et AJPP (Allocation Journalière de Présence Parentale)

Oui, le cumul est possible mais sous conditions :

  • L’AJPP (versée par la CAF) est destinée aux parents qui cessent temporairement leur activité pour accompagner un enfant gravement malade ou handicapé.
  • Si la PCH prévoit une rémunération d’un parent aidant, les deux aides ne peuvent pas être perçues sur la même période.

Dans certains cas, les familles alternent les périodes ou choisissent l’aide la plus adaptée au besoin du moment.


PCH et aides CAF (hors AEEH)

La PCH n’est pas comptabilisée dans le calcul des droits CAF (RSA, APL, prime d’activité), car elle est considérée comme un remboursement de frais.

Cependant :

  • Si vous êtes rémunéré comme parent aidant dans le cadre d’un plan PCH, ce revenu doit être déclaré à la CAF.
  • Cela peut avoir un impact sur certaines prestations (notamment la prime d’activité), même s’il ne remet pas en cause les droits de base.

PCH et PCH parentalité (aidant familial rémunéré)

Si vous êtes reconnu comme aidant familial via la PCH, vous pouvez percevoir une rémunération directe, selon le mode d’emploi choisi (emploi direct, CESU, service mandataire…).

Ce statut ouvre des droits :

  • à la retraite (validation de trimestres),
  • à la formation professionnelle,
  • à des aides sociales complémentaires (ex. MSA, Carsat).

Important : cette rémunération doit être déclarée à l’URSSAF, même si elle est versée dans le cadre d’un plan PCH par le département.


PCH et complément familial, prime de rentrée, AAH…

  • La PCH est compatible avec l’AAH adulte, si la personne a plus de 20 ans et remplit les critères d’éligibilité à l’AAH.
  • Elle n’impacte pas les allocations familiales, ni la prime de rentrée scolaire.
  • Elle peut, en revanche, bloquer certaines aides locales, notamment des aides départementales spécifiques (logement, parentalité, transport). Il faut vérifier selon le lieu de résidence.

Astuce pour choisir entre PCH et AEEH complément

Situation de l’enfantPCH avantageuseAEEH complément avantageux
Besoin d’un parent aidant salarié✅ Oui❌ Non
Achat de matériel coûteux ou non remboursé✅ Oui❌ Non
Aide humaine temporaire ou irrégulière❌ Non✅ Oui
Dépenses diverses mais sans suivi précis❌ Non✅ Oui

7. Comparatif PCH ou AEEH complément : que choisir en 2025 ?

Lorsqu’un enfant est en situation de handicap, les familles ont souvent le choix entre deux dispositifs majeurs : la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) ou le complément de l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH).

Mais ces deux aides ne sont pas cumulables : il faut donc faire un choix stratégique, en fonction de vos besoins, de vos capacités administratives, et des projets pour votre enfant.

Pourquoi faire un choix ?

La loi impose une incompatibilité entre la PCH et le complément AEEH (niveaux 1 à 6), car ils couvrent des dépenses similaires (aide humaine, matériel, surcoûts liés au handicap).
En revanche, la PCH peut être cumulée avec l’AEEH de base uniquement.

Les principales différences

CritèrePCHAEEH complément
Dépend de l’évaluation MDPHOui, sur dossier + bilansOui, mais évaluation moins détaillée
Remboursement sur justificatifsOui (devis, factures)Non, forfait mensuel
Peut rémunérer un parent aidantOuiNon
Compatible avec emploi salariéNon (si parent rémunéré)Oui
Facilité administrativePlus complexePlus simple
Flexibilité d’usageRestreinte (affectation obligatoire)Totale liberté
Taux en fonction des ressourcesOui (80 % ou 100 %)Non, fixe

Exemple chiffré d’un cas concret

Famille avec un enfant TSA sévère, non verbal, en maternelle :

  • 20 h/semaine d’aide humaine nécessaires
  • Besoin d’un lit médicalisé (2 500 €) et d’un casque de protection (400 €)
AideMontant estimé/moisRemarques
PCH1 200 à 1 500 €/moisAide humaine + matériel
AEEH complément niveau 4648 €/moisForfait sans justificatifs

Avantage : PCH plus rentable si les dépenses sont justifiées et stables dans le temps.

Points à prendre en compte avant de choisir

  • La PCH demande plus de gestion administrative, mais offre plus de possibilités (rémunération, matériel, adaptation).
  • L’AEEH complément est souple et immédiate, mais ne couvre pas tous les besoins spécifiques, surtout en cas de soins ou d’aménagements coûteux.

Dans les situations nécessitant une aide humaine supérieure à 15 h/semaine, la PCH est généralement plus avantageuse.

8. Comment la MDPH évalue-t-elle une demande de PCH ?

L’obtention de la PCH repose en grande partie sur l’évaluation faite par l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH. C’est cette évaluation médico-sociale qui détermine l’accord (ou non), la durée de l’aide, les montants, et les volets activés. Voici comment cela se passe concrètement.

Qui compose l’équipe d’évaluation ?

  • Médecins (généralistes ou spécialistes)
  • Assistants sociaux
  • Ergothérapeutes
  • Psychologues
  • Éventuellement, un référent scolaire ou éducatif

L’équipe peut évaluer le dossier sur pièces ou proposer un rendez-vous en présence de la famille (en présentiel ou à distance).

Quels critères sont étudiés ?

L’évaluation se base sur une grille de référence élaborée par la CNSA, qui mesure les limitations d’activités dans six domaines clés :

  1. Se déplacer
  2. Communiquer
  3. Se laver / s’habiller
  4. Gérer ses besoins physiologiques
  5. Être autonome dans la vie quotidienne
  6. Nécessiter une surveillance ou une stimulation continue

Chaque limitation est notée selon sa fréquence, sa gravité et son impact sur l’autonomie globale de la personne.

Le projet de vie : un élément déterminant

Le projet de vie n’est pas une formalité. Il permet :

  • d’expliquer les besoins réels du quotidien,
  • d’apporter un regard parental, souvent plus proche de la réalité que les bilans,
  • de préciser les objectifs : inclusion, scolarité, apaisement familial, maintien à domicile…

Un projet bien rédigé peut influencer positivement la décision finale.

Les documents qui font la différence

  • Bilans récents (orthophonie, ergothérapie, psychologie…)
  • Rapports scolaires ou d’AESH
  • Témoignages d’intervenants extérieurs
  • Devis chiffrés et détaillés
  • Compte rendu d’hospitalisation (si applicable)

Plus le dossier est argumenté et personnalisé, plus les chances de validation sont élevées.

Quelle est la suite après l’évaluation ?

Le rapport est transmis à la CDAPH, qui prend la décision finale.
En cas de refus, un recours est possible dans un délai de deux mois.

9. PCH et enfants autistes, TDAH ou TND : quelles particularités en 2025 ?

En 2025, de plus en plus de familles d’enfants autistes, TDAH ou porteurs d’un trouble du neurodéveloppement (TND) se tournent vers la PCH. Et pour cause : ces troubles, bien que parfois invisibles, entraînent des besoins concrets en termes d’accompagnement, de matériel, d’adaptation du cadre de vie et d’aide humaine au quotidien.

Une reconnaissance progressive… mais inégale

Les troubles neurodéveloppementaux sont désormais explicitement pris en compte par la MDPH, notamment dans les référentiels d’évaluation.

Toutefois, les pratiques restent très variables selon les départements :

  • Certains reconnaissent facilement le besoin de supervision continue, d’aides éducatives, de temps d’observation.
  • D’autres exigent des preuves de dépendance plus visibles, comme une incapacité physique.

C’est pourquoi la qualité du dossier est essentielle.

Besoins spécifiques reconnus par la PCH

  • Aide humaine à domicile : pour la toilette, l’habillage, les repas, la surveillance (risques de fugue, danger, troubles du comportement…).
  • Surveillance nocturne : en cas de troubles du sommeil sévères, agitation ou épilepsie.
  • Matériel éducatif ou sensoriel : casque anti-bruit, fauteuil enveloppant, lit sécurisé, tablette avec application PECS ou Makaton.
  • Aménagements du domicile : sécurisation des espaces, isolation sensorielle, repères visuels renforcés.

Cas fréquents d’acceptation en 2025

  • TSA avec troubles du comportement et difficulté à s’habiller seul : accord partiel pour aide humaine + aide technique.
  • TDAH avec impulsivité et besoin de supervision constante à la maison : aide humaine validée si accompagnée d’un bilan neuropsy et d’un projet de vie précis.
  • Trouble DYS sévère avec aménagements scolaires + matériel informatique adapté : possible aide technique (logiciels, imprimante, casque audio…).

Recommandations spécifiques pour le dossier

  • Inclure des rapports d’orthophonistes, psychologues, ergothérapeutes spécialisés en TND.
  • Détailler les conséquences du trouble sur le quotidien, pas uniquement en milieu scolaire.
  • Mentionner les besoins d’accompagnement éducatif et de sécurisation du cadre familial.

10. Durée d’attribution, renouvellement, PCH à vie : ce que change 2025

Depuis quelques années, l’administration tente de réduire la charge mentale des aidants en allongeant la durée d’attribution des droits MDPH. En 2025, ces mesures se poursuivent, notamment pour les enfants dont le handicap est reconnu comme durable.

Durée d’attribution initiale

  • Première demande : la durée est généralement de 2 à 5 ans, selon le trouble, les pièces fournies et l’âge de l’enfant.
  • Pour les cas complexes ou les très jeunes enfants, une attribution courte (2 ans) reste fréquente.

PCH à vie : dans quels cas ?

Depuis 2023, il est possible d’obtenir la PCH sans limitation de durée, notamment dans les situations suivantes :

  • Handicap non évolutif ou irréversible (polyhandicap, cécité, TSA sévère…),
  • Dossier complet avec bilans concordants,
  • Projet de vie clairement rédigé,
  • Absence d’amélioration prévisible avant majorité.

Cela évite aux familles un renouvellement administratif lourd tous les 2 ou 3 ans.

⚠️ Attention : la PCH à vie ne signifie pas que les montants ou prestations ne changent pas. Il faut parfois faire une demande de révision si les besoins évoluent.

Renouvellement : quand et comment ?

  • Le renouvellement doit être anticipé environ 6 mois avant la date de fin des droits.
  • Il est fortement recommandé de ne pas faire une copie conforme du dossier initial. Il faut :
    • actualiser les bilans médicaux et paramédicaux,
    • décrire l’évolution des besoins (positifs ou négatifs),
    • inclure les nouvelles dépenses éventuelles (matériel, fatigue parentale accrue…).

Demande de révision ou de majoration

À tout moment, une famille peut demander :

  • une révision du plan (ex : passage à une aide humaine renforcée),
  • une majoration en cas de changement brutal (accident, aggravation…).

C’est possible même en dehors de la date d’échéance.

11. Les 10 erreurs fréquentes à éviter dans une demande de PCH

Même avec un dossier bien intentionné, certaines erreurs peuvent bloquer ou retarder l’attribution de la PCH. En 2025, la MDPH reste très attentive à la cohérence entre les pièces fournies, le projet de vie et les demandes formulées. Voici les 10 erreurs à éviter absolument.

1. Envoyer un certificat médical trop ancien

Le formulaire Cerfa 15695*01 doit impérativement dater de moins de 12 mois à la date de dépôt du dossier. Une pièce manquante ou périmée entraîne un rejet automatique.

2. Fournir un projet de vie trop vague

Un projet de vie trop court ou trop général (ex : « je veux que mon enfant soit heureux ») ne suffit pas. Il faut détailler les besoins concrets dans la vie quotidienne, les objectifs, les freins, les fatigues parentales…

3. Demander trop… ou pas assez

Certaines familles demandent tout sans hiérarchisation ; d’autres n’osent pas demander ce dont elles ont réellement besoin. Il faut être cohérent, précis, et argumenté, avec justificatifs à l’appui.

4. Oublier de joindre les devis

Sans devis chiffré pour l’aide technique ou l’aménagement, la PCH ne peut pas être versée. Des devis datés, détaillés et signés doivent être joints au dossier..

5. Ne pas faire figurer le besoin de surveillance

Dans le cas des enfants TND ou autistes, le besoin de supervision constante est un critère d’éligibilité fort, mais souvent sous-déclaré. Il faut le souligner dans le projet de vie et les bilans.

6. Utiliser un langage trop médical

Le langage médical pur (DSM, diagnostics codés) est souvent insuffisant seul. Il faut traduire les conséquences concrètes sur le quotidien : ce que l’enfant ne peut pas faire, ce qu’il faut mettre en place, ce qui mobilise les parents.

7. Ne pas relire l’ensemble du dossier

Des pages manquantes, une signature oubliée, des informations contradictoires entre le certificat médical et le formulaire… Ces erreurs de forme peuvent ralentir ou bloquer l’instruction.

8. Déposer une copie conforme à chaque renouvellement

Les besoins évoluent. Même si la situation est stable, il faut actualiser le dossier avec de nouveaux éléments (retours d’école, effets du matériel reçu, nouvelles fatigues…).

9. Ne pas suivre le dossier une fois déposé

Appeler la MDPH pour vérifier l’enregistrement, puis suivre les étapes de l’évaluation (et envoyer les pièces complémentaires si demandées) est essentiel pour éviter les pertes de temps.

10. Ne pas faire de recours en cas de refus injustifié

Un refus ne signifie pas que le besoin est invalide. Beaucoup de décisions sont revues en réexamen gracieux ou recours administratif, à condition d’avoir de nouveaux éléments à présenter.

12. Questions fréquentes sur la PCH – FAQ spéciale 2025

Quelle est la différence entre AEEH et PCH ?

L’AEEH (Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé) est une allocation mensuelle versée par la CAF, sans justificatif de dépense.
La PCH (Prestation de Compensation du Handicap) est une prestation versée par le Département, calculée en fonction des besoins concrets, et qui peut couvrir l’aide humaine, le matériel ou l’aménagement du logement.
Les deux ne sont pas cumulables si l’AEEH comprend un complément.

Peut-on obtenir la PCH pour un enfant TSA ou TDAH ?

Oui. La PCH est ouverte aux enfants avec TSA (autisme), TDAH ou TND, dès lors que le handicap entraîne une perte d’autonomie durable, un besoin de surveillance, ou nécessite une aide humaine ou matérielle régulière.
Le dossier doit être solide, documenté et personnalisé.

Qui verse la PCH ?

La PCH est versée par le Conseil Départemental de votre lieu de résidence. Selon les cas, le versement peut se faire mensuellement (aide humaine) ou ponctuellement (matériel, aménagement…).

Quel est le montant maximum de la PCH en 2025 ?

Cela dépend des volets activés dans le plan de compensation. Voici quelques plafonds à jour :

  • Jusqu’à 19,34 €/heure en emploi direct pour l’aide humaine (voire plus en cas de soins spécifiques) ;
  • Jusqu’à 13 200 € pour du matériel technique sur 10 ans ;
  • Jusqu’à 10 000 € pour l’aménagement du logement sur 10 ans ;
  • Jusqu’à 12 000 € pour l’adaptation d’un véhicule sur 10 ans ;
  • Jusqu’à 6 000 € pour une aide animalière certifiée sur 10 ans.

👉 Le montant total accordé dépend des besoins évalués par la MDPH dans votre plan personnalisé. Plusieurs volets peuvent être cumulés.

Peut-on demander la PCH et l’AJPP en même temps ?

Oui, mais pas pour la même période ni pour la même prestation.
L’AJPP (allocation journalière de présence parentale) concerne un arrêt de travail temporaire.
La PCH peut être cumulée hors période de perception de l’AJPP, ou pour un autre membre de la famille (ex : parent aidant salarié).

Que faire si la PCH est refusée ?

En cas de refus, plusieurs voies de recours sont possibles :

  • Recours contentieux devant le tribunal administratif.*
  • Demande de réexamen auprès de la MDPH ;
  • Saisine de la CDAPH en recours gracieux ;

Conclusion : La PCH, une aide précieuse… mais trop méconnue

Naviguer dans les démarches MDPH peut parfois ressembler à un parcours d’obstacles. Pourtant, la PCH est une ressource clé pour alléger le quotidien des familles, notamment lorsque le handicap implique des adaptations concrètes, un accompagnement renforcé, ou des dépenses spécifiques.

Que vous soyez parent d’un enfant autiste, TDAH, polyhandicapé, ou confronté à une situation complexe, vous avez le droit d’être soutenu. La PCH ne compense pas tout, mais elle permet de reconnaître les besoins réels de votre enfant… et les vôtres en tant qu’aidant.

Un accompagnement administratif clair et structuré améliore sensiblement les chances d’obtenir une réponse favorable. Un dossier bien construit, argumenté et personnalisé peut faire toute la différence. Un premier refus n’est pas nécessairement définitif : un dossier enrichi peut aboutir favorablement en réexamen.

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