Quand on est maman d’un enfant en situation de handicap, la question du travail devient vite un casse-tête. Il y a les rendez-vous médicaux, les imprévus, la fatigue, et cette charge mentale constante qui nous fait jongler entre mille choses. On voudrait être présente pour notre enfant, mais aussi ne pas s’oublier totalement en tant que femme, en tant que professionnelle, en tant que personne tout simplement. La maternité nous pousse à réfléchir à cet équilibre.
Certaines mamans arrêtent de travailler parce que l’emploi du temps devient ingérable. D’autres s’accrochent à leur carrière coûte que coûte. Et puis, il y a celles qui cherchent un compromis, une voie plus flexible, un moyen de ne pas choisir entre tout donner à son enfant et exister en dehors de ce rôle de maman. Mais est-ce vraiment possible de tout concilier dans la maternité sans s’épuiser ? Je pense qu’il n’y a pas de réponse universelle.
On fait comme on peut, avec ce qu’on a, à l’instant T.
Ce qui était une solution idéale hier ne l’est peut-être plus aujourd’hui, et ce qui semble impossible aujourd’hui deviendra peut-être plus accessible demain dans le contexte de la maternité.
Carrière ou maternité ? Une question intime, un choix évolutif
On parle souvent de la culpabilité maternelle, et dans le cas d’un enfant atypique, elle est encore plus présente. Si on travaille, on se sent mal de ne pas être assez disponible. Si on ne travaille pas, on culpabilise de ne plus avoir d’indépendance, de ne plus exister autrement qu’à travers notre rôle de mère.
Mais au fond, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision. Il y a ce dont on a besoin, ce que notre famille peut gérer, ce qui fait qu’on se sent en équilibre. Et cet équilibre, il évolue.
J’ai rencontré des mamans qui avaient arrêté leur travail par nécessité et qui, après quelques années, ont ressenti un besoin viscéral de reprendre une activité. D’autres, au contraire, qui ont cru pouvoir continuer leur carrière comme avant, mais qui ont fini par lâcher prise, car le stress devenait trop lourd.
C’est un cheminement personnel, et il faut s’autoriser à changer d’avis. Ce n’est pas parce qu’on choisit une voie aujourd’hui qu’elle doit être figée pour toujours.
Chercher plus de flexibilité : oui, mais comment ?
Il y a quelques années, être mère d’un enfant atypique signifiait souvent mettre sa carrière entre parenthèses. Aujourd’hui, les choses ont changé. Il existe des alternatives qui permettent de travailler autrement, de créer son propre rythme.
Certaines mamans se tournent vers le freelancing, et c’est vrai que c’est une option intéressante. Travailler en indépendant, c’est être maître de son emploi du temps, choisir ses projets, adapter son rythme aux besoins de son enfant. Mais ce n’est pas toujours simple non plus, car l’instabilité financière peut être source de stress.
Il y a aussi des métiers qui permettent plus de souplesse : certaines trouvent un équilibre en travaillant à mi-temps, en négociant du télétravail, ou en changeant complètement de voie pour un métier plus modulable comme l’accompagnement parental, l’e-commerce, ou l’artisanat.
Tout dépend de ce que l’on aime, de ce que l’on sait faire, et de ce que l’on est prête à construire. Et ce qui est sûr, c’est que personne d’autre que nous ne peut décider de ce qui est le mieux pour notre famille.
Reprendre une activité : par où commencer ?
Si on a été longtemps concentrée sur son enfant, l’idée de reprendre une activité peut être anxiogène. On se demande si on est encore capable, si on a encore quelque chose à offrir sur le marché du travail. On a peut-être perdu confiance en soi.
Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que les années passées à gérer un enfant atypique nous ont appris énormément. On sait organiser, anticiper, gérer des crises, s’adapter à l’imprévu. Ce sont des compétences incroyables dans le monde du travail !
L’important, c’est de prendre le temps de réfléchir :
- Qu’est-ce qui me plaît ?
- Qu’est-ce que je sais faire ?
- Dans quel domaine pourrais-je m’épanouir tout en gardant du temps pour ma famille ?
Aujourd’hui, il existe des formations accessibles pour se reconvertir ou monter en compétences. On peut apprendre un métier à distance, suivre des cours en ligne, se remettre à niveau sans pression. Il y a même des aides pour les mamans qui veulent créer leur activité.
L’important, c’est de ne pas se mettre trop de pression. Reprendre une activité, ça ne veut pas dire tout chambouler du jour au lendemain. Ça peut être un petit projet à côté, un test, un essai. On avance pas à pas, en trouvant son propre rythme.
Gérer la charge mentale : le vrai défi
Ce qui empêche souvent de se lancer, ce n’est pas le manque d’envie, mais la fatigue, la sensation de ne plus avoir une seule minute pour soi.
On a déjà tant de choses à gérer : les papiers, les rendez-vous, les crises, le suivi médical… Comment rajouter du travail par-dessus tout ça ?
La seule solution, c’est d’apprendre à alléger la charge mentale. Et pour ça, il y a plusieurs pistes :
- Accepter qu’on ne peut pas tout faire parfaitement.
- S’organiser autrement : utiliser un planning visuel, bloquer des plages horaires précises, prévoir des moments de vraie pause.
- Déléguer quand c’est possible, et surtout, ne pas culpabiliser de demander de l’aide.
Je crois sincèrement que trouver un équilibre, ce n’est pas chercher à être parfaite partout. C’est accepter que certains jours, le travail passera en priorité. Que d’autres fois, ce sera la famille. Et que c’est ok.
Reprendre confiance en soi et oser
Beaucoup de mamans ont du mal à se projeter à nouveau dans une carrière après une pause. On se sent parfois « hors circuit », on a peur de ne plus être à la hauteur.
Mais il faut se rappeler une chose essentielle : nous avons déjà accompli l’impossible au quotidien. Nous avons appris à nous adapter, à gérer des situations complexes, à nous relever après des nuits blanches.
Si nous avons su faire ça, alors nous sommes capables de nous réinventer, de reconstruire quelque chose qui nous correspond.
Alors, est-ce que concilier maternité et carrière est possible ?
Oui. Mais pas à n’importe quel prix. Pas en s’épuisant. Pas en cherchant à prouver quoi que ce soit à la société.
L’équilibre, ce n’est pas une perfection à atteindre. C’est un cadre dans lequel on se sent bien. Un espace où notre enfant a la place dont il a besoin, et où nous pouvons avancer vers un projet qui nous fait du bien.
» Moi, j’ai trouvé cet équilibre.
Alors pourquoi pas toi ? «