Je l’ai vu changer, mon corps.
Je l’ai senti se tendre, se gonfler, s’alourdir.
Je l’ai vu marquer chaque fatigue, chaque veille, chaque transformation.
Et au début, je l’ai jugé.
Pas fort.
Juste un peu.
Assez pour qu’il le sente.
Parce qu’on ne nous apprend pas à aimer ce corps-là.
Celui qui a porté, nourri, veillé.
Celui qui a grossi, puis maigri bizarrement, puis regrossi sans permission.
Celui qui a saigné, pleuré, survécu.
On nous vend des crèmes, des gaines, des programmes.
Pas de la reconnaissance.
Mais moi, j’ai décidé de changer de regard.
Parce que franchement… ce corps a tout donné.
Et je lui dois mieux qu’un “t’as pris un peu, non ?”.
Il m’a portée quand je ne me portais plus
Il m’a tenue debout alors que je dormais trois heures par nuit.
Il a supporté les tétées, les bras tendus, les positions improbables pour calmer des coliques.
Il a accepté de ne plus être prioritaire.
Pas un spa. Pas une douche complète. À peine une crème.
Mais il était là.
Il s’est tu, ce corps.
Il n’a pas crié malgré les douleurs.
Il a encaissé sans compter.
Et maintenant que les choses se calment, il réclame.
Un peu de douceur.
Un peu de paix.
Un peu de pardon aussi, peut-être.
J’ai arrêté de lui parler comme à une ennemie
Avant, je me regardais vite fait, lumière éteinte, en me disant “c’est pas si catastrophique”.
Mais à force de me juger dans le silence, j’en oubliais qu’il avait été un héros.
Mon ventre n’est pas plat ? Il a porté la vie.
Mes seins ne sont plus symétriques ? Ils ont nourri.
Mes cuisses sont moins fermes ? Elles ont soutenu mes pas de maman épuisée.
Alors j’ai changé de ton.
Je n’ai pas commencé un régime.
J’ai commencé à lui dire merci.
Pas tous les jours. Pas parfaitement.
Mais assez souvent pour qu’il le sente.
Les autres ne verront peut-être jamais la force sous ma peau
Ils verront la cellulite, les traces, le relâché.
Ils ne verront pas les nuits blanches.
Les sauts en pleine fièvre.
Les couches changées dans le noir.
Les bras qui bercent.
Les courses faites avec un bébé accroché au cou.
Mais moi, je le sais.
Je sais que ce corps a une mémoire.
Et qu’il n’oubliera jamais tout ce qu’il a fait pour moi.
Alors je ne vais plus le punir.
Je vais le remercier.
En le couvrant, pas en l’étouffant.
En le soignant, pas en le corrigeant.
En l’habillant pour qu’il respire, pas pour qu’il se cache.
J’ai pas retrouvé mon corps d’avant. Et c’est tant mieux.
Parce que celle que j’étais avant ne se parlait pas comme ça.
Elle pensait qu’être jolie, c’était cocher des cases.
Qu’il fallait rentrer dans du 36 pour mériter la plage.
Qu’il fallait aspirer son ventre même seule.
Qu’un short, c’était pour “les autres”.
Aujourd’hui, je veux pas “retrouver mon corps”.
Je veux continuer à découvrir celui que j’habite maintenant.
Celui qui est fort, sage, usé parfois, mais vivant.
Et libre.
Ce que je fais pour l’aimer, vraiment
Pas des grandes choses.
Mais des vraies choses.
Je mets de la crème même si je ne sors pas.
Je masse mes jambes comme si elles avaient couru un marathon (spoiler : elles l’ont fait, version maternité).
Je m’achète des vêtements qui ne me boudinent pas.
Je me regarde dans le miroir, même si je ne suis pas “prête”.
Et surtout, je parle de lui autrement.
Pas “mon gros ventre”.
Mais “mon ventre qui a tenu bon”.
Je ne cherche plus à séduire.
Je cherche à me réconcilier.
Je ne veux plus être “correcte”.
Je veux être présente.
Je ne veux pas qu’on m’aime malgré ce corps.
Je veux qu’on m’aime avec.
Comme moi, je réapprends à l’aimer. Tout doucement.
Mais vraiment.
Parce que ce corps a tout donné.
Et il mérite mieux qu’un jugement.
Car je suis une Maman , Car je suis encore une Femme
Angelica D. S
Le message que je veux vous faire passer..
Redécouvrir l’amour de soi après la maternité : accepter son corps post-partum avec douceur et puissance
Il y a un moment dans la vie d’une femme où elle ne se reconnaît plus.
Pas juste parce que ses cheveux sont un peu plus ternes ou que ses jeans sont devenus capricieux.
Mais parce qu’elle regarde ce corps dans le miroir…
et qu’au lieu d’y voir de la beauté, elle y voit de la fatigue. De la lutte. De l’abandon.
C’est souvent après un accouchement.
Souvent après des nuits sans sommeil.
Souvent après s’être oubliée pour tous les autres.
Et c’est là que tout commence — ou recommence.
Avant, j’avais un corps. Maintenant, j’ai une histoire.
Avant, mon corps était là. Présent. Habillé. Parfumé.
Il était surtout un outil pour me présenter au monde.
Je ne l’aimais pas toujours.
Je le jugeais souvent.
Mais je le connaissais. Je savais comment l’habiller, le contenir, le cacher, le montrer.
Puis je suis devenue maman.
Et mon corps a cessé d’être un objet esthétique.
Il est devenu une terre.
Un abri.
Un outil de survie.
Il a tout donné.
Mon corps post-partum : entre fatigue, transformation et force
Il y a eu ces kilos qui ne sont pas partis.
Ce ventre qui ne s’est jamais vraiment retendu.
Ces seins qui ne regardent plus le ciel.
Et pourtant, j’ai continué.
Je n’avais pas le temps de me peser.
Je n’avais plus la force de rentrer dans des pantalons serrés.
J’ai enfilé des vêtements larges, mais je me sentais petite dedans.
Invisible.
On me disait : “Tu verras, tu retrouveras ton corps.”
Mais personne ne m’a dit que je n’en voulais plus, de ce corps d’avant.
Parce qu’il n’avait rien vécu, ce corps d’avant.
Il n’avait pas aimé autant.
Pas porté autant.
Pas souffert autant.
Pas combattu autant.
Le corps d’une maman mérite une médaille, pas un jugement
On nous pousse à reprendre le sport.
À retrouver “la ligne”.
À effacer les traces.
Mais pourquoi est-ce que tout ce qui prouve qu’on a vécu devrait disparaître ?
Pourquoi faudrait-il cacher les preuves qu’on a été une mère, une battante, une survivante ?
Mes vergetures sont des chemins.
Mes hanches sont des points d’ancrage.
Mon ventre est un souvenir vivant.
Et non, je n’ai pas besoin d’être lisse pour être belle.
J’ai juste besoin d’être libre.
Réapprendre à s’aimer après la maternité : un acte révolutionnaire
Ce n’est pas venu d’un coup.
Je n’ai pas sauté de joie en me voyant nue dans le miroir un matin.
J’ai pleuré d’abord.
De tristesse, de colère, de culpabilité.
Et puis j’ai commencé à parler autrement.
À penser autrement.
Je me suis dit :
Tu mérites de t’aimer, même si tu ne rentres pas dans ton jean préféré.
Tu mérites de prendre soin de toi, même si tu n’as pas dormi.
Tu mérites d’exister autrement qu’en mode « maman-service ».
Mon corps change, et c’est une belle nouvelle
Le monde voudrait qu’on revienne vite.
Comme si devenir mère, c’était un petit détour.
Mais devenir mère, c’est un bouleversement.
Ce n’est pas une parenthèse. C’est un chapitre entier.
Alors oui, mon corps a changé.
Mais ce changement, ce n’est pas une erreur.
C’est une transformation.
Et je refuse d’en avoir honte.
Je ne suis pas une version cassée de moi-même.
Je suis une version agrandie.
Un peu froissée, un peu essoufflée, mais bien plus puissante qu’avant.
Prendre soin de son corps de maman au quotidien
- Je choisis des vêtements dans lesquels je respire. Même s’ils ne sont pas sexy.
- Je mets de la crème même quand je ne sors pas. Pour moi.
- Je prends des douches longues quand je peux. Et courtes, mais précieuses, quand je ne peux pas.
- Je me parle gentiment. Ou au moins, je me tais quand la méchanceté monte.
- Je regarde mes photos sans zoomer sur mes bras.
- Je m’autorise à être belle, sans filtre, sans contrôle.
Ce que je ne fais plus (et ça change tout)
- Je ne me compare plus aux autres mamans sur Instagram.
- Je ne me pèse plus tous les matins comme un jugement.
- Je ne garde plus les vêtements “au cas où je remaigris”.
- Je ne cache plus mon ventre sous une main mal à l’aise.
- Je ne m’excuse plus d’avoir changé.
Je ne suis pas “maman et après”. Je suis “maman et maintenant”.
J’ai mis au monde un être humain.
Et en retour, j’ai découvert une nouvelle version de moi.
Plus forte. Plus fatiguée. Mais aussi plus vraie.
J’ai compris que ce corps n’a jamais été là pour plaire.
Il a été là pour aimer.
Porter.
Protéger.
Guider.
Et maintenant, il mérite d’être reconnu.
Pas idolâtré.
Pas photoshopé.
Juste respecté.
FAQ – Accepter son corps après la grossesse
Comment retrouver confiance en son corps après un accouchement ?
Commence par te parler avec douceur. Garde les vêtements qui te font du bien. Et rappelle-toi que ton corps n’a rien à prouver.
Est-ce normal de ne pas aimer son corps après la grossesse ?
Oui, c’est humain. Mais ce n’est pas une fatalité. L’amour de soi se construit, petit à petit.
Faut-il faire un régime après la maternité ?
Non, sauf avis médical. L’essentiel, c’est de retrouver une relation sereine avec ton corps, pas de répondre à une injonction sociale.