Depuis septembre 2025, le Pass’Sport a subi une transformation radicale qui a pris de court des millions de familles françaises. Cette aide de 70 euros destinée à financer les inscriptions sportives des enfants et jeunes a vu ses critères d’éligibilité profondément modifiés, excluant notamment tous les enfants ne bénéficiant pas de l’AEEH de 6 à 13 ans.
Décryptage complet d’une réforme qui a bouleversé l’accès au sport pour des milliers de familles.

Sommaire
Pass’Sport 2025 : Ce qui a changé par rapport à 2024
L’augmentation du montant : une bonne nouvelle en trompe-l’œil
Le Pass’Sport est passé de 50 euros en 2024 à 70 euros en 2025, soit une augmentation de 40%. Cette revalorisation, annoncée comme une avancée majeure par le gouvernement, devait théoriquement mieux accompagner les familles face à l’inflation des licences sportives.
Cependant, cette apparente générosité cache une restriction massive des critères d’éligibilité qui a transformé le dispositif en profondeur. Le ministère des Sports justifie ce recentrage par une volonté de « mieux cibler les adolescents, période critique du décrochage sportif ». Un argument qui peut sembler défendable, mais qui entre en contradiction avec les données de la recherche en activité physique.
Le bouleversement majeur : qui a perdu le Pass’Sport ?
La modification la plus radicale concerne les critères d’âge. Contrairement aux années précédentes, le dispositif 2025 exclut désormais tous les enfants de 6 à 13 ans n’étant pas bénéficiaires de l’AEEH, même lorsque leurs parents perçoivent l’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS).
Impact chiffré : Cette restriction a privé plusieurs millions d’enfants de l’accès au Pass’Sport, selon les estimations basées sur les données du ministère des Sports et de la CAF. Cette tranche d’âge représentait pourtant plusieurs millions de bénéficiaires lors des éditions précédentes.
Les études scientifiques en activité physique démontrent pourtant que c’est entre 6 et 12 ans que se construisent les habitudes sportives durables. Exclure cette tranche d’âge revient à fermer la porte au moment précis où l’on devrait l’ouvrir davantage.
Les grands perdants de la réforme 2025
Les enfants de 6 à 13 ans sans handicap constituent la catégorie la plus touchée. Même si leurs parents perçoivent l’ARS et rencontrent des difficultés financières, ces enfants n’ont plus accès au dispositif. Des familles qui comptaient légitimement sur cette aide pour la rentrée sportive se sont retrouvées face à un refus qu’elles n’avaient pas anticipé.
Les familles de classes moyennes dépassant légèrement le plafond de l’ARS sont également exclues, créant un effet de seuil particulièrement injuste. Un foyer dépassant de quelques dizaines d’euros le plafond de ressources perd totalement le bénéfice de l’aide.
Les parents d’enfants pratiquant plusieurs sports se heurtent à la limite d’un seul Pass’Sport par enfant, alors que les coûts cumulés des licences peuvent rapidement devenir prohibitifs.
Les bénéficiaires maintenus dans le dispositif
Les adolescents de 14 à 17 ans dont les parents perçoivent l’ARS conservent leur éligibilité et ont bénéficié du montant revalorisé à 70 euros. Cette population représente environ un million de jeunes sur l’ensemble du territoire français.
Les jeunes en situation de handicap de 6 à 30 ans restent prioritaires, avec un maintien intégral de leurs droits. Cette préservation constitue le seul aspect positif d’une réforme par ailleurs très restrictive.
Les étudiants boursiers de moins de 28 ans voient même leur aide augmentée, bien que la distribution tardive des codes (novembre) ait posé des problèmes pratiques pour les inscriptions de septembre.
Qui est Éligible au Pass’Sport 2025 ? Le Guide Complet par Profil

Adolescents de 14 à 17 ans : les conditions détaillées
Critères d’éligibilité stricts
Faites votre simulation Accueil – pass Sport
Pour bénéficier du Pass’Sport 2025 dans cette catégorie, l’adolescent doit avoir entre 14 et 17 ans révolus au moment de l’inscription sportive. Ses parents ou responsables légaux doivent obligatoirement percevoir l’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS), versée sous conditions de ressources par la Caisse d’Allocations Familiales.
Le montant accordé s’élève à 70 euros par enfant éligible, utilisable une seule fois durant l’année scolaire 2024-2025. La distribution des codes s’est effectuée entre août et septembre 2025, directement par voie postale ou numérique aux familles concernées.
Population concernée et plafonds de ressources
Environ 1 million de jeunes sont potentiellement concernés sur l’ensemble du territoire français. Les plafonds de ressources pour l’ARS varient selon le nombre d’enfants à charge et sont réévalués chaque année. Pour la rentrée 2025, une famille avec un enfant à charge ne doit pas dépasser 25 370 euros de ressources annuelles, ce plafond augmentant de 5 623 euros par enfant supplémentaire.
Jeunes en situation de handicap : un maintien stratégique
Pour les 6-19 ans bénéficiaires de l’AEEH
L’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) ouvre automatiquement droit au Pass’Sport pour les jeunes de 6 à 19 ans. Le montant reste fixé à 70 euros.
Point crucial : L’AEEH constitue un critère d’éligibilité autonome et suffisant. Il n’y a aucune condition de ressources supplémentaire au-delà de celles requises pour percevoir l’AEEH elle-même. Peu importe que les parents perçoivent ou non l’Allocation de Rentrée Scolaire : si l’enfant bénéficie de l’AEEH, il a automatiquement droit au Pass’Sport.
Cette catégorie préserve l’accès au sport des enfants ayant un taux d’incapacité d’au moins 80%, ou compris entre 50% et 79% avec scolarisation en établissement spécialisé ou recours à un service d’éducation spéciale.
Pour les 16-30 ans bénéficiaires de l’AAH
Les bénéficiaires de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) âgés de 16 à 30 ans conservent leur éligibilité. Le plafond d’âge étendu à 30 ans reconnaît les besoins spécifiques de cette population et les bienfaits prolongés de l’activité physique adaptée.
Une situation paradoxale dans les clubs
Cette préservation crée des situations surprenantes sur le terrain. Deux enfants de 10 ans évoluant dans la même équipe de basketball ou de football peuvent se retrouver avec un traitement totalement différent : l’enfant bénéficiaire de l’AEEH recevra 70 euros de réduction, tandis que son camarade ne bénéficiant pas de l’AEEH n’aura droit à aucune aide, quelle que soit la situation financière de ses parents.
Étudiants boursiers : une aide revalorisée mais mal synchronisée
Conditions d’accès pour l’enseignement supérieur
Les étudiants de moins de 28 ans bénéficiant d’une bourse de l’enseignement supérieur (échelons 0 bis à 7) peuvent prétendre au Pass’Sport 2025. Le montant de 70 euros s’applique uniformément, quel que soit l’échelon de bourse.
Le problème du calendrier
La distribution des codes en novembre 2025 a créé un décalage problématique avec la période principale d’inscriptions sportives universitaires, généralement concentrée en septembre. De nombreux étudiants ont dû avancer l’intégralité des frais de licence avant de pouvoir bénéficier de la réduction, créant des tensions de trésorerie pour les plus précaires d’entre eux.
Certaines associations sportives universitaires ont accepté de différer le paiement ou de procéder à des remboursements, mais cette souplesse n’a pas été généralisée. La situation illustre les difficultés de coordination entre les différents calendriers administratifs.
Tableau de synthèse : Votre éligibilité en un coup d’œil
| Catégorie | Conditions |
|---|---|
| Jeunes bénéficiaires de l’ARS | Âges : 14 à 17 ans révolus |
| Jeunes bénéficiant de l’AEEH | Âges : 6 à 19 ans |
| Jeunes adultes bénéficiant de l’AAH | Âges : 16 à 30 ans |
| Étudiants boursiers | Moins de 28 ans ou selon conditions de bourse régionale (sanitaire/social) |
| Catégorie | Raison |
|---|---|
| Enfants de 6 à 13 ans sans AEEH | Pas d’éligibilité pour cette tranche d’âge sans handicap |
| Jeunes de 14 à 17 ans sans ARS ni AEEH | Le Pass’Sport ne s’applique pas sans l’une de ces aides |
| Jeunes de 17 à 30 ans sans AAH ni bourse | Aide réservée aux bénéficiaires de l’AAH ou aux étudiants boursiers |
Comment Utiliser Votre Pass’Sport Jusqu’au 31 Décembre 2025
Les possibilités d’utilisation encore disponibles
Le Pass’Sport reste valable jusqu’au 31 décembre 2025, offrant plusieurs opportunités méconnues pour les bénéficiaires éligibles. Contrairement à une idée reçue, le dispositif ne se limite pas aux inscriptions de septembre.
Inscriptions sportives en cours d’année scolaire
De nombreux clubs acceptent encore des adhésions après la rentrée, particulièrement pour les sports d’hiver comme le ski, le snowboard ou le patinage artistique. Les disciplines dont le cycle sportif démarre au second trimestre, notamment la natation, le tennis ou les arts martiaux, constituent également des opportunités d’utilisation du Pass’Sport.
Certaines structures proposent des sessions de découverte ou des cycles courts débutant en janvier, permettant aux jeunes de tester différentes activités avant de s’engager pour l’année suivante.
Stages sportifs pendant les vacances scolaires
Bien que les textes officiels ne détaillent pas explicitement toutes les modalités d’utilisation, plusieurs usages sont rapportés sur le terrain :
Les stages sportifs organisés pendant les vacances de Noël peuvent être financés par le Pass’Sport, une option que peu de familles exploitent. Ces stages intensifs, généralement proposés sur une semaine, permettent aux jeunes de progresser rapidement ou de découvrir de nouvelles disciplines.
Les centres de vacances sportifs, les clubs locaux et certaines associations proposent régulièrement ces formules, particulièrement appréciées pendant les vacances de février pour les sports de montagne.
Changement de club ou d’activité
Le Pass’Sport peut être utilisé en cas de changement de club en cours d’année, si la première structure ne correspond pas aux attentes de l’enfant ou du jeune. Cette souplesse permet d’ajuster le choix sportif sans pénalité financière pour les familles éligibles.
La procédure d’utilisation : mode d’emploi détaillé

Vérification de l’éligibilité de votre code
Avant toute démarche, connectez-vous sur le site officiel pass.sports.gouv.fr avec votre numéro de sécurité sociale. La plateforme vous indiquera immédiatement votre statut d’éligibilité et, le cas échéant, vous fournira votre code personnel.
Les bénéficiaires de l’AEEH qui n’auraient rien reçu peuvent contacter directement leur Caisse d’Allocations Familiales pour obtenir leur code. Un délai de quelques jours est généralement nécessaire pour le traitement de la demande.
Présentation du code lors de l’inscription
Lors de votre inscription dans un club sportif, présentez votre code Pass’Sport à 12 caractères. La structure doit vérifier son authenticité via la plateforme dédiée et appliquer immédiatement la réduction de 70 euros sur le montant de la licence.
Point de vigilance crucial : La réduction doit être appliquée directement lors du paiement. Aucun club n’est autorisé à demander le paiement intégral avec promesse de remboursement ultérieur. Cette pratique, observée dans certaines structures peu scrupuleuses, est formellement illégale.
Vérification de l’éligibilité du club
Toutes les structures sportives ne sont pas habilitées à accepter le Pass’Sport. Avant toute inscription, assurez-vous que :
- Le club est affilié à une fédération sportive agréée par le ministère des Sports
- La structure figure sur la liste officielle des bénéficiaires Pass’Sport, consultable sur le site gouvernemental
- Les dirigeants connaissent le dispositif et ses modalités d’application
En cas de refus injustifié de votre code alors que vous êtes éligible, vous pouvez contacter la fédération sportive concernée ou signaler la situation aux services du ministère des Sports.
Les Alternatives pour les Familles Exclues du Dispositif
Aides locales : un maillage territorial inégal mais réel
Face à la restriction brutale du Pass’Sport national, de nombreuses collectivités territoriales ont réagi en maintenant ou en créant leurs propres dispositifs d’aide au sport. Cette mobilisation locale compense partiellement les exclusions du dispositif national, mais avec une forte disparité territoriale.
Les aides municipales : premier niveau de soutien
Les communes constituent le premier échelon de proximité pour les familles. De nombreuses municipalités, particulièrement les villes moyennes et grandes agglomérations, ont développé des chèques sport ou des subventions directes pour les inscriptions en club.
Certaines villes ont même créé des dispositifs spécifiquement dédiés aux 6-13 ans, précisément pour compenser leur exclusion du Pass’Sport national. Les montants varient considérablement : de 30 euros dans les petites communes à plus de 100 euros dans certaines grandes villes.
Pour en bénéficier : Contactez le service des sports de votre mairie. Les dossiers de demande sont généralement simples, nécessitant un justificatif de domicile, un avis d’imposition et un certificat d’inscription dans un club local.
Les aides départementales : un soutien complémentaire
Les conseils départementaux interviennent également, notamment à travers des dispositifs ciblés sur les familles en difficulté. Certains départements ont mis en place des Pass’+ Sport départementaux qui complètent ou remplacent le dispositif national.
Les critères d’attribution varient selon les territoires : certains privilégient les bénéficiaires du RSA, d’autres élargissent aux familles monoparentales ou aux ménages sous un certain quotient familial.
Les pass régionaux : une couverture variable
Plusieurs régions ont développé leurs propres programmes de soutien à la pratique sportive des jeunes. Ces dispositifs s’inscrivent généralement dans des politiques plus larges de santé publique et de cohésion sociale.
La région Île-de-France, par exemple, propose le Pass+ pour les lycéens. La région Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place des chèques sport pour les collégiens. Chaque territoire développe ses propres critères et modalités.
Comités d’entreprise et avantages sociaux
Les comités sociaux et économiques (CSE) représentent une source de financement souvent sous-exploitée. Plusieurs entreprises ont augmenté leur participation aux frais sportifs des enfants de leurs salariés, en réaction directe à la restriction du Pass’Sport.
Les dispositifs proposés varient :
- Participations directes aux frais de licence sportive (de 50 à 200 euros selon les CE)
- Chèques vacances utilisables dans certaines structures sportives
- Partenariats avec des clubs locaux offrant des tarifs préférentiels
- Subventions pour l’achat d’équipement sportif
Renseignez-vous auprès du CE ou du service des ressources humaines de votre entreprise. Certaines grandes entreprises ont mis en place des plateformes dédiées où les salariés peuvent directement consulter et demander ces aides.
Les aides des fédérations sportives
Conscientes des difficultés d’accès, certaines fédérations sportives ont développé leurs propres systèmes d’aide pour faciliter la découverte de leur discipline.
La Fédération Française de Football, par exemple, propose des dispositifs de réduction pour les familles nombreuses ou en situation de précarité. La Fédération Française de Tennis a mis en place des forfaits découverte à tarifs réduits. La Fédération Française de Natation offre des cycles d’initiation à coûts modérés.
Ces initiatives restent inégales selon les disciplines et les comités départementaux, mais méritent d’être explorées directement auprès des structures concernées.
Une Communication Défaillante Qui a Aggravé la Situation

L’absence d’information claire en amont
L’un des aspects les plus problématiques de cette réforme tient à sa communication quasi inexistante. Le gouvernement a mis en avant l’augmentation du montant à 70 euros sans jamais expliciter clairement la restriction massive du nombre de bénéficiaires dans ses communications officielles.
Résultat concret : des dizaines de milliers de familles ont découvert leur exclusion au moment de l’inscription en club, parfois après avoir déjà investi dans l’équipement sportif nécessaire. Cette situation a créé des tensions dans de nombreux foyers, particulièrement pour les familles modestes qui comptaient sur cette aide pour boucler leur budget.
Les réseaux sociaux et les forums de parents ont servi de caisse de résonance à ces déconvenues, révélant l’ampleur du malentendu entre les intentions gouvernementales et la compréhension du terrain.
La confusion dans les clubs sportifs
Les structures sportives elles-mêmes se sont retrouvées démunis face à cette réforme. En septembre 2025, de nombreux clubs ne connaissaient pas précisément les nouveaux critères d’éligibilité, créant des situations ubuesques.
Exemples de dysfonctionnements observés :
Certains clubs ont refusé des codes pourtant authentiques, notamment pour des enfants en situation de handicap de moins de 14 ans que les bénévoles pensaient, à tort, exclus de la nouvelle mouture. Ces refus injustifiés ont privé des familles de leur droit légitime à la réduction.
À l’inverse, d’autres structures ont accepté des demandes non éligibles, créant des situations complexes à régulariser plusieurs semaines après l’inscription. Les clubs ont alors dû réclamer rétroactivement les 70 euros aux familles, générant incompréhension et ressentiment.
Des pratiques borderline ont également émergé : demande de paiement intégral avec promesse de remboursement ultérieur « quand l’État versera », alors que le mécanisme du Pass’Sport prévoit une déduction immédiate. Ces pratiques, bien qu’illégales, se sont multipliées dans les petites structures associatives mal informées.
Les conséquences humaines de ce flou
Cette confusion généralisée a eu des impacts concrets et mesurables. Des familles ont renoncé à inscrire leurs enfants au sport, pensant à tort ne plus avoir droit à aucune aide. D’autres ont payé plein tarif alors qu’elles auraient pu bénéficier des 70 euros, découvrant leur erreur trop tard pour se faire rembourser.
La période de septembre à novembre 2025 a ainsi été marquée par une multiplication des malentendus et des frustrations légitimes. Les associations de consommateurs ont rapporté une augmentation significative des demandes d’information concernant le Pass’Sport, signe d’une communication institutionnelle défaillante.
Les Enjeux Structurels Derrière Cette Réforme

PARTIE BUDGET
Une logique budgétaire qui ne dit pas son nom
Au-delà des difficultés immédiates, cette réforme interroge sur l’orientation réelle des politiques publiques en matière de sport et de santé publique. L’argument budgétaire, bien que jamais officiellement avancé par le gouvernement, transparaît dans l’arithmétique du dispositif.
Le recentrage est manifeste : en réduisant considérablement le nombre de bénéficiaires tout en augmentant le montant unitaire de 40%, le dispositif change de nature. Cette orientation suggère une volonté d’optimisation budgétaire, même si le gouvernement ne communique pas sur les montants économisés.
Cette logique comptable interroge l’objectif initial du dispositif : démocratiser l’accès au sport pour tous les enfants et contribuer à la santé publique par l’activité physique régulière.
La contradiction avec les données scientifiques
Les études en santé publique et en sociologie du sport convergent sur un point : c’est entre 6 et 12 ans que se construisent les habitudes sportives durables. Cette période, qualifiée de « fenêtre d’opportunité » par les chercheurs, détermine largement le niveau d’activité physique à l’adolescence et à l’âge adulte.
Les recherches en santé publique indiquent plusieurs constats :
- L’initiation sportive précoce favorise le maintien d’une activité physique durable à l’adolescence et à l’âge adulte
- Les bénéfices en termes de santé cardiovasculaire, de développement osseux et de santé mentale sont particulièrement importants lorsque la pratique sportive débute avant 10 ans
- Le coût social du décrochage sportif précoce (obésité infantile, sédentarité, troubles associés) constitue un enjeu majeur de santé publique
Exclure précisément cette tranche d’âge du dispositif principal d’aide au sport questionne la cohérence avec les connaissances scientifiques actuelles, même si l’argument du « ciblage sur les adolescents qui décrochent » peut sembler pertinent.positif principal d’aide au sport constitue donc une aberration de santé publique, même si l’argument du « ciblage sur les adolescents qui décrochent » peut sembler séduisant en surface.
L’injustice du système par handicap
La réforme crée également une situation discriminatoire inédite au sein des clubs sportifs. Deux enfants du même âge, évoluant dans la même équipe, issus de familles aux revenus identiques, se voient appliquer des tarifs différents selon qu’ils sont ou non en situation de handicap.
Si le maintien de l’aide pour les jeunes en situation de handicap constitue une avancée positive, la suppression totale pour leurs camarades non bénéficiaires de l’AEEH crée un effet de stigmatisation non souhaité. Certains clubs témoignent de situations délicates où des enfants comprennent mal pourquoi leur ami bénéficie d’une réduction et pas eux.
Cette logique de ciblage à outrance fragmente l’accès aux droits plutôt que de le simplifier, créant des incompréhensions et des ressentiments qui dépassent la seule question financière.
Perspectives pour 2026 et Recommandations
Ce que nous savons des évolutions possibles
Les modalités du Pass’Sport 2026 ne sont pas encore officiellement communiquées à ce stade. Néanmoins, plusieurs signaux permettent d’anticiper les orientations probables de l’année prochaine.
Des discussions au sein du ministère des Sports évoquent un possible maintien du cadre 2025, avec un risque de nouvelles restrictions si les contraintes budgétaires s’accentuent. Certains scénarios envisagent même une limitation aux seuls 15-17 ans, excluant les 14 ans actuellement éligibles.
Le montant de 70 euros pourrait stagner malgré l’inflation continue des coûts des licences sportives, réduisant mécaniquement la portée réelle du dispositif.
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Comment se préparer dès maintenant
Pour les familles actuellement éligibles :
Utilisez impérativement votre code avant le 31 décembre 2025. Au-delà de cette date, le bénéfice sera définitivement perdu. Ne comptez pas sur un report ou une prolongation, qui n’est jamais accordée.
Pour les familles exclues :
Commencez dès maintenant à explorer les aides locales disponibles dans votre commune, votre département et votre région. Les dossiers de demande pour 2026 s’ouvriront généralement entre mai et juillet, il est donc stratégique de se renseigner en amont.
Contactez le comité d’entreprise de votre employeur pour connaître les dispositifs disponibles et leurs conditions d’accès. Certaines entreprises ouvrent leurs budgets d’aide aux activités sportives dès le début d’année civile.
Renseignez-vous directement auprès des fédérations sportives qui intéressent vos enfants. Certaines proposent des dispositifs de découverte à tarifs réduits, indépendamment du Pass’Sport national.
Les sources d’information fiables
Pour suivre les évolutions du Pass’Sport et ne pas manquer l’ouverture des inscriptions 2026, privilégiez les sources officielles :
- Le site pass.sports.gouv.fr, qui centralise toutes les informations et permet de vérifier son éligibilité
- Les communications de votre Caisse d’Allocations Familiales pour les bénéficiaires de l’ARS ou de l’AEEH
- Le site de votre mairie pour les dispositifs locaux complémentaires
- Les newsletters des fédérations sportives concernées
Méfiez-vous des informations circulant sur les réseaux sociaux ou les forums, qui peuvent être obsolètes ou erronées. En cas de doute, privilégiez toujours une vérification directe auprès des organismes officiels.
En Conclusion : Une Réforme Qui Interroge les Priorités de la Politique Sportive
La transformation du Pass’Sport en 2025 illustre les tensions croissantes entre contraintes budgétaires et ambitions de santé publique. L’augmentation du montant unitaire à 70 euros masque une restriction drastique du nombre de bénéficiaires, privant plusieurs millions d’enfants d’une aide devenue inaccessible.
Cette réforme soulève des questions fondamentales sur les priorités de la politique sportive nationale. En excluant précisément la tranche d’âge où se construisent les habitudes sportives durables, le dispositif semble privilégier la rationalité comptable à court terme plutôt que l’investissement dans la santé des générations futures.
Pour les familles, l’enjeu immédiat consiste à maximiser les opportunités disponibles : utiliser le Pass’Sport si vous y êtes éligible, explorer systématiquement les aides locales, solliciter les comités d’entreprise, et se tenir informé des évolutions pour 2026.
La mobilisation de nombreuses collectivités territoriales pour compenser ces restrictions démontre qu’un accès équitable au sport reste une préoccupation partagée. Elle rappelle également que les politiques publiques se construisent à différents échelons, et que l’action locale peut partiellement corriger les insuffisances nationales.
L’année 2026 dira si cette réforme constitue un ajustement temporaire ou le début d’un désengagement progressif de l’État dans le soutien à la pratique sportive des jeunes. En attendant, il appartient aux familles de se saisir de tous les dispositifs encore accessibles pour maintenir leurs enfants dans une pratique régulière, fondement d’une santé durable et d’un équilibre de vie.
Questions Fréquentes sur le Pass’Sport 2025
Puis-je encore utiliser mon Pass’Sport en novembre 2025 ?
Oui, absolument. Le Pass’Sport reste valable jusqu’au 31 décembre 2025, soit encore près de deux mois. Vous pouvez l’utiliser pour une inscription en cours d’année, un stage sportif pendant les vacances de Noël, ou même un changement de club si la première structure ne convient pas à votre enfant.
De nombreuses disciplines acceptent les inscriptions hors période de rentrée scolaire, particulièrement les sports d’hiver, la natation, le tennis ou les arts martiaux dont les cycles peuvent débuter au second trimestre.
Mon enfant de 12 ans touchait le Pass’Sport l’an dernier, pourquoi ne l’a-t-il plus cette année ?
La réforme 2025 a exclu tous les enfants sans AEEH de 6 à 13 ans du dispositif, même si leurs parents perçoivent l’Allocation de Rentrée Scolaire. Cette restriction a concerné une part importante des bénéficiaires des éditions précédentes sur l’ensemble du territoire français.
Seuls les enfants de cette tranche d’âge bénéficiant de l’AEEH (Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé) conservent leur droit au Pass’Sport. Pour les autres, il est nécessaire d’explorer les aides locales proposées par votre commune, votre département ou votre comité d’entreprise.
Le club me demande de payer plein tarif et promet un remboursement ultérieur, est-ce normal ?
Non, cette pratique est formellement illégale. Le Pass’Sport fonctionne par déduction immédiate : le club doit appliquer la réduction de 70 euros directement sur le montant de la licence au moment de l’inscription.
Aucune structure n’est autorisée à demander le paiement intégral avec promesse de remboursement « quand l’État versera ». Si votre club procède ainsi, vous êtes en droit de refuser et de signaler cette pratique à la fédération sportive concernée ou aux services du ministère des Sports.
J’ai reçu mon code en novembre, puis-je encore l’utiliser alors que les inscriptions de septembre sont passées ?
Oui, votre code reste valable jusqu’au 31 décembre 2025. Bien que la majorité des inscriptions se concentrent en septembre, de nombreux clubs acceptent des adhésions tout au long de l’année scolaire.
C’est particulièrement vrai pour les sports d’hiver (ski, snowboard, patinage), les activités aquatiques (natation, water-polo) ou les disciplines proposant des cycles débutant au second trimestre. Les stages sportifs organisés pendant les vacances de Noël constituent également une opportunité d’utilisation.
Mon fils de 14 ans ne touche pas l’ARS car nous dépassons le plafond de ressources, peut-il bénéficier du Pass’Sport ?
Malheureusement non. Pour les adolescents de 14 à 17 ans, la perception de l’Allocation de Rentrée Scolaire par les parents est une condition obligatoire. Si vos revenus dépassent le plafond de l’ARS, même légèrement, votre fils ne peut pas bénéficier du Pass’Sport 2025.
Cette situation crée un effet de seuil particulièrement injuste pour les familles de classes moyennes. Il est conseillé d’explorer les aides locales (mairie, conseil départemental) et les dispositifs de votre comité d’entreprise qui peuvent proposer des critères d’attribution différents.
Ma fille est étudiante boursière, comment obtenir son Pass’Sport ?
Les étudiants boursiers de moins de 28 ans ont reçu leurs codes par voie numérique en novembre 2025. Si vous n’avez rien reçu, vérifiez d’abord vos courriels et le dossier spam.
Vous pouvez également vous connecter sur pass.sports.gouv.fr avec votre numéro de sécurité sociale pour vérifier votre éligibilité et obtenir votre code. Le montant accordé est de 70 euros, utilisable jusqu’au 31 décembre 2025.
Existe-t-il des aides complémentaires au Pass’Sport ?
Oui, plusieurs dispositifs peuvent compléter ou remplacer le Pass’Sport national selon votre situation :
Les aides municipales : de nombreuses communes proposent des chèques sport ou des subventions directes. Renseignez-vous auprès du service des sports de votre mairie.
Les aides départementales : certains conseils départementaux ont créé des Pass+ Sport spécifiques, notamment pour compenser l’exclusion des 6-13 ans.
Les comités d’entreprise : votre CSE peut proposer des participations aux frais sportifs ou des partenariats avec des clubs locaux.
Les fédérations sportives : certaines disciplines offrent des dispositifs de découverte ou des tarifs préférentiels pour faciliter l’accès à leur sport.
Mon club ne connaît pas le Pass’Sport pour les enfants handicapés de moins de 14 ans, que faire ?
Cette situation est malheureusement fréquente car de nombreux clubs pensent que tous les moins de 14 ans sont exclus du dispositif 2025. C’est faux : les enfants de 6 à 19 ans bénéficiant de l’AEEH restent éligibles.
Présentez votre code et, si nécessaire, montrez les textes officiels disponibles sur pass.sports.gouv.fr qui précisent explicitement cette éligibilité. Si le club persiste dans son refus malgré la validité de votre code, contactez la fédération sportive dont dépend la structure ou signalez la situation au ministère des Sports.
Que se passe-t-il si je n’utilise pas mon Pass’Sport avant le 31 décembre ?
Le bénéfice sera définitivement perdu. Aucun report n’est accordé sur l’année suivante, et aucune prolongation n’est jamais accordée, même en cas de circonstances exceptionnelles.
Si vous ne trouvez pas de club correspondant aux attentes de votre enfant, privilégiez au minimum un stage sportif pendant les vacances de Noël pour ne pas perdre totalement le bénéfice des 70 euros. Il serait dommage de laisser passer cette aide, particulièrement dans le contexte de restriction actuel du dispositif.



