Coucou les mamans. Et les papas, si vous lisez, je vous salue aussi.

Mais soyons honnêtes : si tu tapes « comment remplir un dossier MDPH », c’est que tu es probablement déjà dans une situation un peu tendue. Peut-être que ton enfant vient d’avoir un diagnostic, ou qu’on t’a vaguement dit « faut faire un dossier MDPH » sans vraiment t’expliquer ce que c’était. Peut-être aussi que t’en as déjà envoyé un, et qu’il est revenu avec une belle étiquette “incomplet” après deux mois de silence radio.

Alors aujourd’hui, on va en parler. Sans filtre, sans jargon, avec le cœur, et avec ce petit ton cash qui te fera peut-être sourire entre deux papiers Cerfa. Parce qu’on a assez pleuré comme ça, et que c’est pas parce que c’est lourd qu’on doit le vivre en silence.


Mais c’est quoi au juste la MDPH ?

MDPH, ça veut dire Maison Départementale des Personnes Handicapées. C’est censé être ton point de contact unique pour tout ce qui concerne le handicap. Genre, un guichet centralisé pour t’éviter de courir partout.

En vrai ? C’est un peu la CAF du handicap : utile, indispensable, mais pas toujours fluide ni compréhensible. Et comme la CAF, ça fait parfois grincer des dents.

Tu veux une aide humaine à l’école ?
Tu veux une allocation pour compenser le handicap de ton enfant ?
Tu veux une orientation en IME, ou juste une carte de stationnement ?
Tu passes par la MDPH.

C’est donc à la fois ta meilleure alliée et ta plus grande source de stress administratif. On dit merci à la bureaucratie française, on respire un coup… et on continue.


Tu veux un dossier accepté ? Alors faut sortir l’artillerie.

Envoyer un dossier MDPH, c’est pas comme envoyer une feuille d’impôt.
C’est un vrai dossier de 10 à 30 pages, avec des mots, des dates, des justificatifs et surtout… ton cœur mis sur papier. Car au fond, ce qu’ils veulent, c’est comprendre ce que ton enfant vit au quotidien, pas juste un code diagnostic.

Et c’est là que ça pique.

Parce qu’il faut tout expliquer. Même ce que tu n’as jamais osé formuler. Même ce qui fait mal. Et parfois, tu passes plus de temps à te demander si ce que tu dis est « assez grave » qu’à rédiger vraiment.


Mais qui remplit quoi ? Et pourquoi on demande si mon fils de 5 ans fait ses courses tout seul ?

Alors là, accroche-toi. Parce que dans le dossier MDPH, il y a des parties à remplir par le parent, et d’autres… censées être remplies par la personne en situation de handicap elle-même. Et quand cette personne a 4 ans, 8 ans, ou même 12 ans ? Eh bien, c’est toi qui réponds à sa place, en essayant de te glisser dans sa petite peau d’enfant. Voilà.

Tu tombes sur des questions du style : → “Est-ce que vous savez faire vos courses ? Préparer vos repas ? Gérer votre linge ? Conduire une voiture ?” Tu regardes ton gosse de 6 ans en train de mettre sa chaussette sur sa tête, et tu lui dis : “Tu conduis en automatique ou avec les vitesses ?”

Ce qu’on ne dit pas assez, c’est que le dossier MDPH est un formulaire universel. Il est pensé pour tout le monde : adultes, personnes âgées, enfants… sauf qu’en réalité, il n’est pas du tout adapté aux enfants. Il n’y a pas de version spécifique. Et ça, c’est une vraie galère pour nous, les parents.

Donc, quand tu remplis ce dossier, réponds toujours “au nom de ton enfant”, en imaginant ce qu’il peut ou ne peut pas faire selon son âge réel et son développement. Pas selon ce que ferait un adulte. Pas selon ce qu’ils espèrent. Selon lui.

Et si une question n’a aucun sens, tu peux tout à fait l’écrire noir sur blanc :

“Cette question ne semble pas adaptée à l’âge de mon enfant (X ans). Je réponds donc en fonction de ce qu’il est réellement capable de faire aujourd’hui.”


Et puis vient le sommet du délire administratif.

Mention spéciale aux questions les plus lunaires du dossier (et à celles qu’il faut VRAIMENT remplir).

Franchement, à croire que c’est un sketch.

“Êtes-vous propriétaire, locataire ou hébergé chez vos parents ?”
Tu regardes ton enfant de 5 ans, qui ne sait pas encore enfiler ses chaussettes sans les mettre à l’envers, et tu visualises la scène :

“Monsieur, vous vivez seul ou vous payez un loyer à maman ?”

Et puis on monte d’un cran dans l’absurde :

“Quelle est votre situation professionnelle ?”
CDI ? Intérim ? Pôle emploi ?

À ce stade, tu lèves les bras, tu demandes un joker, l’aide du public, un appel à un ami.
Même Jean-Pierre Foucault n’a pas la réponse.

Ton gosse ne range pas sa chambre, il ne sait pas lire, mais il aurait une situation pro ?
Il n’a pas de classe, pas de coach, pas de job. Il aime les dinosaures et les compotes.
On est loin du contrat de travail.

Et là, tu te poses la vraie question : est-ce que je dois répondre à tout ?

La réponse est simple : non.
Mais ce qui paraît évident pour certains ne l’est pas pour tout le monde.
Alors oui, parfois des parents répondent à la place de l’enfant et cochent “CDI”.
Et la personne qui lit le dossier doit bien rigoler :
5 ans, CDI, véhiculé… mais ne fait pas sa toilette.


Toutes les rubriques sur la vie pro, la gestion du budget, les courses, le ménage, les déplacements en autonomie :
Si elles ne s’appliquent pas à l’âge de ton enfant, tu peux les laisser vides, ou bien préciser que la question ne le concerne pas.
C’est clair, honnête, et surtout… c’est toi qui connais ton enfant, pas leur case Cerfa.

Et pour les fameuses phrases vagues comme :

  • “Avez-vous besoin d’aide pour entrer ou sortir de chez vous ?”
  • “Avez-vous besoin d’aide pour vous déplacer au sein du domicile ?”

Même si ça te paraît bizarre, ce sont des points importants.

Si ton enfant a besoin de toi pour sortir, aller à ses soins ou monter les escaliers, tu l’écris.
→ Ce sont des éléments de dépendance, donc des critères d’évaluation.

Et pendant qu’on y est, ne zappe pas la case “aidant familial”. C’est TOI, le parent.
Et dans certains cas, ça peut ouvrir des droits (AVPF, retraite, reconnaissance d’aidant…).

Bref, tout n’est pas à remplir.
Mais tout n’est pas à prendre à la légère non plus.

L’humour sauve, mais la clarté gagne toujours.


mdph

Les aides qu’on peut demander à la MDPH (spoiler : c’est pas automatique)

Je vais pas te faire une liste Wikipédia ici, mais t’en as entendu parler.
AEEH, PCH, CMI, AESH… autant de sigles qu’on balance sans explication.
Et pourtant, chacun peut changer un petit bout de ta vie.

  • L’AEEH, c’est cette fameuse allocation d’éducation pour enfants handicapés. Elle peut t’aider à compenser le temps que tu passes à gérer les soins, les RDV, les aménagements.
  • La PCH, c’est plus costaud : elle sert à financer de l’aide humaine, du matériel, des aménagements à la maison.
  • La CMI ? Une carte qui peut t’ouvrir des droits : stationnement prioritaire, file d’attente plus rapide, voire des réductions selon les endroits.
  • Et puis il y a l’AESH, l’accompagnant à l’école. Indispensable pour certains enfants, mais attention : même avec un diagnostic clair, il faut justifier, insister, prouver.

Mais rien n’est automatique. Rien. Pas même quand tout semble limpide. Et c’est là que le projet de vie devient une arme. Ou un mur, si tu le bâcles.


Le projet de vie, ce moment où tu racontes ta galère en espérant que ça suffise

Tu pensais que remplir un formulaire allait suffire ?
Désolée.
Le projet de vie, c’est cette lettre à cœur ouvert où tu racontes qui est ton enfant, comment il vit, ce qu’il supporte (ou pas), ce que ça implique au quotidien pour lui… et pour toi.

Et autant te dire que c’est pas un exercice facile.
Parce qu’on veut pas se plaindre. Parce qu’on a pris l’habitude de “gérer”. Parce qu’on minimise.

Mais là, non. Là, il faut tout dire. Tout.

Tu veux que je t’aide à le rédiger ensuite ? Je te prépare un modèle si tu veux. Mais retiens ça : un projet de vie, c’est pas juste une lettre administrative. C’est le document que la commission lira vraiment. C’est ton moment pour qu’on comprenne ton enfant.


Avant d’envoyer ton dossier MDPH… respire, et vérifie tout. Parce que oui, même une signature oubliée peut tout bloquer.

Tu penses avoir tout bien fait, tu relis une fois, deux fois, t’as mis les photocopies, tu es presque fière.
Et pourtant… paf. Dossier “incomplet”. Retour à l’expéditeur. Délai relancé. Rage intérieure.

Pourquoi ? Parce que la MDPH, c’est comme un jeu de société où ils n’ont pas filé toutes les règles.

Voici quelques classiques :

  • Le certificat médical a plus de 12 mois ? Pouf. Il est considéré comme obsolète. Même si c’est le meilleur pédiatre de France.
  • Le formulaire Cerfa est signé par personne ? On te répondra même pas. Juste un papier avec “non valide”.
  • Il manque un bilan orthophonique ou neuropsych pourtant mentionné dans le dossier ? Bah du coup, ils attendent. Ils ne traitent pas.
  • Le projet de vie est vide ou bâclé ? Pire encore : ils jugent qu’il n’y a pas assez d’éléments pour évaluer.
    Et non, ils ne t’appellent pas. C’est à toi de deviner ce qu’ils attendent.

Donc : vérifie tout. Et quand tu penses que c’est bon, vérifie encore.


Et quand la MDPH te dit NON ? Ou rien du tout ?

Tu te rappelles de ce moment où tu cliques toutes les semaines sur la boîte mail, en attendant cette fameuse réponse ?
Et parfois, elle arrive.
Et parfois… c’est un NON. Sec, sans explication. Ou pire : une décision à côté de la plaque.

Tu as le droit d’être dégoûtée. Tu as le droit d’avoir envie de tout abandonner. Mais pas cette fois.

Car il y a des recours.

  • Tu peux faire une demande de RAPO (Recours Administratif Préalable Obligatoire). En gros, tu demandes gentiment qu’on relise ton dossier.
  • Tu peux écrire à la CDAPH (c’est la commission qui décide). Tu expliques ce qui te semble incohérent.
  • Et si vraiment ça bloque, tu peux aller plus loin : tribunal, avocat, recours contentieux. C’est long, oui. Mais parfois, ça vaut la peine.

Et surtout : tu n’es pas seule. Des assos peuvent t’aider, des groupes de parents aussi. Ton blog peut devenir un vrai soutien pour d’autres. Et chaque galère que tu vis peut servir à en éviter une à quelqu’un d’autre.


Et si on arrêtait de culpabiliser ?

Oui, on oublie parfois des pièces.
Oui, on envoie un dossier un peu bancal parce qu’on en peut plus, parce qu’on gère mille trucs à côté.
Oui, on craque.
Et pourtant, on recommence, encore et encore. Parce qu’on est ces mères-là. Celles qui tiennent bon, même quand c’est injuste, même quand on n’a plus de batterie.

Le truc, c’est que tout ça, ce n’est pas censé être une épreuve. Remplir un dossier pour que ton enfant ait un AESH ou une carte CMI, ça ne devrait pas te donner envie de hurler.
Mais c’est la réalité. Et tant que ça ne changera pas, on va s’entraider. On va faire passer les bons liens, les bons fichiers, les astuces qui nous ont sauvées.

Parce qu’on n’a pas besoin d’un manuel administratif : on a besoin d’un mode d’emploi humain, compréhensible, et surtout… écrit pour nous.


Alors, on récapitule ?

Tu veux faire un bon dossier MDPH ?

  • Tu télécharges le formulaire Cerfa 15692
  • Tu rédiges ton projet de vie, à cœur ouvert.
  • Tu ajoutes ton certificat médical de moins de 12 mois, clair, précis.
  • Tu joins tout ce que tu as : bilans, courriers, comptes rendus, témoignages s’il le faut.
  • Tu relis ta checklist.
  • Et tu envoies. Sans oublier ta petite victoire : tu l’as fait.

Conclusion – Un dernier mot, entre parents qui savent

Si t’as lu jusqu’ici, déjà : chapeau.
C’est que t’es pas là par hasard. C’est que t’as un enfant qui compte plus que tout, et que t’as décidé de ne plus subir l’administratif, mais de le dompter. À ta façon. Avec ton énergie, ta fatigue, ton courage du quotidien.

Alors oui, remplir un dossier MDPH, c’est pas fun.
Oui, ça fait remonter des choses. Ça use, ça remue, ça pique parfois.
Mais c’est aussi une porte d’accès à des aides qui peuvent VRAIMENT soulager ton quotidien. Et celui de ton enfant.

Et toi, t’es pas n’importe qui.
T’es pas “un parent d’enfant handicapé” dans un dossier.
T’es une personne. T’es une maman. Tu fais de ton mieux.
Et rien que ça, c’est déjà immense.

Alors prends ce que tu peux ici. Utilise, imprime, partage.
Et si un jour, tu te dis “pfff j’en peux plus”… viens relire cet article. Il a été écrit pour toi.

PS : sur le blog, tu trouveras aussi la checklist imprimable et le kit complet, si jamais tu veux t’équiper. Parce que c’est pas à toi de porter seule ce système mal foutu. Et parce que si on peut s’entraider entre mamans, alors on avance mieux.

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