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Pourquoi il est essentiel de connaître les structures d’accueil pour personnes handicapées
Quand le handicap entre dans la vie d’une famille, il bouleverse tout : le quotidien, les projets d’avenir, et souvent, la relation à l’école.
Très vite, les parents se retrouvent face à des choix complexes, porteurs d’espoir mais aussi d’inquiétudes : vers qui se tourner ? Comment soutenir au mieux son enfant ? Et surtout, que signifient ces sigles que l’on entend partout — SESSAD, IME, ULIS — sans toujours en mesurer les différences ?
Comprendre les structures d’accueil pour personnes handicapées, c’est bien plus qu’une démarche administrative : c’est reprendre les rênes du projet de vie de son enfant.
C’est savoir où trouver de l’aide, comment articuler les accompagnements, et surtout, comment construire un parcours sur-mesure, qui respecte à la fois les besoins éducatifs, médicaux et émotionnels de l’enfant.
SESSAD, IME, ULIS ne s’opposent pas : ils peuvent se combiner.
Un enfant peut être accompagné par un SESSAD pour des soins à domicile, être scolarisé dans un dispositif ULIS pour bénéficier d’un enseignement adapté, tout en recevant un appui plus intensif au sein d’un IME pour certains besoins spécifiques.
Les professionnels libéraux — orthophonistes, psychomotriciens, psychologues — peuvent eux aussi venir compléter ce maillage d’accompagnement.
Ce qui fait la différence ?
Le pilotage parental.
C’est aux familles, soutenues par les équipes éducatives et soignantes, de choisir les dispositifs les plus adaptés, de les faire évoluer, de défendre les besoins particuliers de leur enfant dans un système parfois rigide.
Et même lorsque les listes d’attente s’allongent, même quand les démarches administratives semblent sans fin, il existe toujours des leviers d’action, des solutions d’attente, des chemins possibles.
Dans cet article, nous allons décoder ces trois grands dispositifs :
- comprendre leur rôle,
- découvrir à qui ils s’adressent,
- apprendre comment les utiliser intelligemment,
- et surtout, montrer qu’il est possible de ne pas choisir entre eux, mais de les conjuguer pour bâtir une réponse la plus adaptée possible à chaque enfant atypique.
Parce qu’aucun enfant ne ressemble à un autre, parce que chaque famille trace son propre chemin, mieux connaître les structures d’accueil pour personnes handicapées comme les SESSAD, IME et dispositifs ULIS, c’est s’armer pour avancer avec confiance, étape par étape.
Qu’est-ce qu’un SESSAD ?
Définition de Sessad et objectifs
Le Service d’Éducation Spéciale et de Soins À Domicile (SESSAD) est un dispositif médico-social destiné aux enfants et adolescents en situation de handicap, de la naissance jusqu’à l’âge de 20 ans.
Son objectif est de permettre à l’enfant de rester intégré dans son environnement ordinaire — à l’école, en famille, dans les activités de loisirs — tout en bénéficiant d’un accompagnement spécialisé, éducatif, thérapeutique et social.
Contrairement aux établissements d’accueil, le SESSAD ne retire pas l’enfant de son milieu naturel. Il intervient là où l’enfant vit, grandit, apprend, avec pour ambition de soutenir son inclusion, de développer son autonomie, et de favoriser son bien-être au quotidien.
Fonctionnement concret
Le fonctionnement d’un SESSAD repose sur l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire qui peut regrouper : éducateurs spécialisés, orthophonistes, psychomotriciens, ergothérapeutes, psychologues, médecins, selon les ressources internes de la structure.
Chaque accompagnement est formalisé autour d’un Projet Personnalisé d’Accompagnement (PPA), construit avec la famille, lors de réunions régulières.
Les parents ont un rôle actif dès la phase de diagnostic éducatif : ils participent à définir les priorités du projet, posent leurs attentes, discutent des objectifs réalistes à atteindre avec leur enfant.
Un point important à comprendre : chaque SESSAD est différent.
Le fonctionnement, les moyens humains, la philosophie d’accompagnement, varient selon les équipes.
Certains SESSAD sont très présents et interviennent de manière hebdomadaire ; d’autres fonctionnent avec un rythme plus espacé, parfois limité par le nombre d’enfants suivis.
La qualité de l’accompagnement dépend beaucoup des ressources locales et du projet d’établissement.
C’est pourquoi, même en bénéficiant d’un accompagnement SESSAD, il est recommandé de conserver un lien avec le secteur libéral (orthophonie, psychomotricité, ergothérapie).
Le SESSAD n’a pas vocation à remplacer tous les soins : il agit en complémentarité, en facilitateur de parcours, mais il ne peut pas toujours assurer toute l’intensité des suivis nécessaires.
Enfin, il est fondamental de respecter le rythme de l’enfant.
Trop d’interventions, trop de trajets, trop d’exigences peuvent rapidement entraîner une fatigue importante.
Le SESSAD est là pour aider, mais pas pour enfermer l’enfant dans un agenda saturé.
L’accompagnement doit rester un levier de développement et non devenir une source supplémentaire de contrainte.
De nombreux SESSAD privilégient d’ailleurs des modes d’intervention plus ludiques : ateliers sensoriels, sorties collectives, activités sportives adaptées. Ces démarches permettent de travailler les objectifs éducatifs ou thérapeutiques tout en respectant le besoin fondamental d’apprendre dans le plaisir et le mouvement.
Public concerné
Les SESSAD accompagnent une grande variété de profils : enfants présentant une déficience intellectuelle, des troubles moteurs, des troubles du spectre de l’autisme, des troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, dysphasie), des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, ou encore des handicaps rares.
L’orientation vers un SESSAD est prononcée par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH), après évaluation de la situation par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
Exemple d’accompagnement avec Hugo
Hugo, 9 ans, est un enfant présentant un trouble du spectre de l’autisme avec des difficultés de communication.
Grâce à son SESSAD, il bénéficie d’une prise en charge adaptée : une éducatrice spécialisée intervient à l’école pour l’aider dans ses interactions sociales, un psychomotricien travaille sa coordination motrice une fois par semaine, et un accompagnement familial est organisé pour soutenir ses parents dans la mise en place d’outils éducatifs à la maison.
Parallèlement, Hugo continue ses séances d’orthophonie en libéral, car le SESSAD ne peut proposer qu’une séance tous les quinze jours.
Son Projet Personnalisé d’Accompagnement prévoit aussi des périodes de repos, sans intervention, pour respecter son besoin de rythme calme et préserver son plaisir d’apprendre.
Qu’est-ce qu’un IME ?
Définition de IME et objectifs

L’Institut Médico-Éducatif (IME) est une structure médico-sociale qui accueille des enfants, adolescents, et parfois jeunes adultes présentant une déficience intellectuelle plus ou moins sévère, avec ou sans troubles associés.
Contrairement au SESSAD, qui intervient à domicile ou à l’école, l’IME propose un accompagnement sur site, dans ses propres locaux, organisant à la fois la scolarité, les soins et les activités éducatives.
L’objectif principal d’un IME est de soutenir le développement global de l’enfant : sur les plans cognitif, moteur, émotionnel et social, en tenant compte de son rythme et de ses potentialités.
L’IME vise également à favoriser l’acquisition de compétences préprofessionnelles pour les plus grands, en vue d’une insertion adaptée dans la société.
Fonctionnement concret
Un IME regroupe généralement plusieurs pôles :
- Un pôle pédagogique, avec des enseignants spécialisés travaillant en petits groupes,
- Un pôle thérapeutique, avec des professionnels de santé (orthophonistes, kinésithérapeutes, psychologues, médecins),
- Un pôle éducatif, animé par des éducateurs spécialisés, qui proposent des activités de vie quotidienne, d’autonomie, d’expression et de socialisation.
Chaque jeune bénéficie d’un Projet Personnalisé d’Accompagnement (PPA), défini avec la famille et les professionnels de l’établissement. Ce projet précise les objectifs éducatifs, scolaires, thérapeutiques et, le cas échéant, professionnels.
Les parents sont associés aux décisions lors des réunions de suivi, bien que l’organisation de l’IME reste plus structurée et collective que dans un dispositif comme le SESSAD.
Selon les besoins de l’enfant, l’accueil peut être :
- en externat (l’enfant rentre chez lui le soir),
- en semi-internat (accueil partiel),
- ou en internat (hébergement complet, souvent pour les enfants vivant loin ou nécessitant une prise en charge intensive).
Il est important de souligner que, comme pour les SESSAD, chaque IME est différent : projet pédagogique, moyens humains, philosophies d’accompagnement peuvent grandement varier d’un établissement à un autre.
Certains IME privilégient une approche très éducative ; d’autres centrent davantage leur projet sur les soins, ou sur l’insertion sociale.
Public concerné
Les IME accueillent des enfants présentant :
- une déficience intellectuelle légère, modérée ou sévère,
- parfois associée à d’autres troubles : moteurs, sensoriels, du spectre autistique, troubles du comportement,
- ou des polyhandicaps.
L’orientation en IME est décidée par la CDAPH, à partir des besoins évalués par la MDPH.
Le passage vers un IME intervient généralement lorsque l’inclusion scolaire classique, même en ULIS ou avec un SESSAD, ne suffit plus pour garantir un accompagnement adapté aux besoins de l’enfant.
Exemple d’accompagnement avec Léa
Léa, 12 ans, présente une déficience intellectuelle modérée accompagnée de troubles du langage.
Elle a intégré un IME après plusieurs années de suivi en milieu ordinaire, où malgré les adaptations, ses besoins devenaient trop spécifiques.
À l’IME, Léa suit des activités scolaires adaptées en petits groupes, bénéficie d’un suivi orthophonique et participe à des ateliers de vie quotidienne (cuisine, autonomie dans les déplacements).
Un projet d’insertion professionnelle est progressivement construit, à travers des stages en milieu protégé.
Les parents de Léa participent régulièrement aux réunions de projet, pour ajuster les objectifs en fonction de ses progrès et de ses souhaits.
Qu’est-ce qu’un dispositif ULIS ?
Définition de Ulis et objectifs
L’ULIS, ou Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire, est un dispositif d’accompagnement pour les enfants en situation de handicap.
L’enfant reste inscrit dans sa classe ordinaire, mais bénéficie en parallèle d’un accompagnement adapté selon ses besoins.
Il ne s’agit pas d’une « classe spécialisée » séparée : c’est un temps de travail personnalisé, organisé au sein de l’école, pour soutenir l’élève sans l’isoler.
Nombre de places limité (6 à 12 enfants maximum)
Chaque ULIS accueille entre 6 et 12 élèves.
Ce chiffre est volontairement restreint pour permettre un accompagnement plus attentif, individualisé et respectueux du rythme de chacun.
Les enfants suivis dans un même dispositif peuvent avoir des profils très différents :
troubles cognitifs, troubles du langage, troubles du spectre autistique, etc.
Toutes les écoles n’en disposent pas : nécessité de se renseigner
Toutes les écoles ne proposent pas d’ULIS.
Avant toute démarche, il est indispensable de vérifier si l’école actuelle en dispose.
Sinon, un changement d’école peut s’imposer, ce qui nécessite de bien préparer l’enfant à cette transition.
Trouver un parcours ULIS
La première étape est généralement de contacter la mairie pour connaître les écoles publiques qui proposent un dispositif ULIS.
Cependant, attention : par expérience, il arrive que les mairies ne transmettent que la liste des écoles publiques.
Or, des écoles privées sous contrat peuvent également proposer un dispositif ULIS, parfois très performant.
Exemple vécu
À titre personnel, lorsque j’ai cherché un ULIS pour mon enfant, la mairie m’avait communiqué uniquement les établissements publics.
C’est grâce à d’autres mamans que j’ai découvert que l’école privée Notre Dame de Castres disposait elle aussi d’un excellent dispositif ULIS, avec un accompagnement structuré et bienveillant.
Ne pas hésiter à poser des questions, à contacter directement les établissements privés, ou à échanger entre parents pour élargir les possibilités.
Ce qu’il faut savoir avant de demander un ULIS
Un parcours ULIS peut nécessiter un changement d’établissement si celui de l’enfant n’en propose pas.
Le dispositif est piloté par un enseignant coordonnateur spécialisé, qui ajuste les temps d’inclusion et les temps d’accompagnement en fonction des besoins de chaque enfant.
Contrairement à une idée répandue, il n’y a pas de « classe ULIS » à temps plein :
- Les élèves passent une partie de leur journée dans leur classe ordinaire,
- Et une autre partie en ULIS, pour des apprentissages adaptés.
Le fonctionnement est donc modulé en fonction du projet de chaque enfant.
Pas d’attentes irréalistes : les ULIS varient beaucoup selon
Chaque ULIS est différente, en fonction :
- De la spécialisation du dispositif (TSA, TDI, troubles du langage, etc.),
- De la formation de l’équipe éducative,
- Et des moyens humains et matériels disponibles.
Certaines ULIS sont très spécialisées et cohérentes, d’autres sont plus « mixtes », ce qui peut parfois rendre l’accompagnement plus complexe.
Limites et réalités
Dans une ULIS dite « mixte », où plusieurs types de handicaps coexistent, il peut être difficile de concilier tous les besoins.
Le projet de chaque enfant reste individuel, mais il dépend aussi de l’organisation collective mise en place dans l’établissement.
C’est pourquoi il est important de bien se renseigner avant de valider une orientation : visiter l’école, rencontrer l’équipe, poser toutes les questions nécessaires pour s’assurer que l’ULIS correspond aux besoins spécifiques de son enfant.
AESH en ULIS : individuel ou mutualisé ?

Dans un parcours ULIS, les enfants sont généralement accompagnés par un AESH mutualisé.
Cela veut dire que l’accompagnant partage son temps entre plusieurs élèves du dispositif.
Un AESH individuel, entièrement dédié à un seul enfant, est devenu rare en ULIS.
Il peut parfois être attribué, mais seulement dans des cas particuliers, et avec une notification spécifique de la MDPH.
Le type d’accompagnement dépend :
- Des décisions prises par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées),
- Du nombre d’heures attribuées,
- Des moyens disponibles dans l’établissement scolaire.
À savoir :
Même avec un AESH mutualisé, l’enfant ne sera pas abandonné, mais il ne bénéficiera pas d’une présence continue et exclusive à chaque instant de sa journée.
C’est un équilibre à trouver : respecter les besoins de soutien, sans créer une dépendance permanente, et encourager autant que possible l’autonomie.
Démarches pour accéder à un SESSAD, un IME ou une ULIS
La MDPH, premier point de départ
Pour accéder à un SESSAD, un IME ou un dispositif ULIS, la première étape est presque toujours la même : il faut passer par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
C’est auprès de la MDPH que l’on dépose un dossier de demande.
Ce dossier doit présenter :
- Le profil de l’enfant,
- Ses besoins éducatifs, thérapeutiques ou médicaux,
- Les bilans et évaluations réalisées (médicales, psychologiques, scolaires…),
- Le projet de vie de l’enfant (et celui de sa famille).
Le formulaire de base est le CERFA 15692*01, accompagné d’un certificat médical récent (moins de 12 mois), et de tout document pouvant appuyer la demande.
La CDAPH : l’instance qui décide
Une fois le dossier complet déposé à la MDPH, il est étudié par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH).
C’est la CDAPH qui prend la décision :
- D’accorder une orientation vers un SESSAD, un IME ou un ULIS,
- Et de notifier officiellement cette orientation aux familles.
La notification reçue précisera le type de structure ou de dispositif conseillé pour l’enfant.
Attention :
La notification ne garantit pas automatiquement une place disponible.
Elle est indispensable pour faire des démarches auprès des établissements, mais il faut ensuite trouver une place réellement libre.
Un processus parfois long, mais nécessaire
Entre la préparation du dossier, l’instruction par la MDPH et la réponse de la CDAPH, il peut s’écouler plusieurs mois.
C’est souvent une période d’attente lourde pour les familles, faite de doutes et de patience obligatoire.
Même si c’est parfois décourageant, chaque document déposé, chaque bilan fourni, construit peu à peu le projet qui permettra à l’enfant de bénéficier d’un accompagnement plus adapté.
Réalités et limites : les listes d’attente
Des délais souvent longs
Recevoir une notification de la MDPH pour une orientation en SESSAD, IME ou ULIS est une étape importante.
Mais ce n’est pas la fin du chemin.
Dans la réalité, il y a souvent des délais d’attente avant d’obtenir une place effective dans la structure souhaitée.
Il n’est pas rare que l’on parle de plusieurs mois, parfois même deux ou trois ans pour certains IME ou SESSAD.
Le manque de places disponibles dans de nombreuses régions, ajouté à la diversité des besoins spécifiques des enfants, rend les délais parfois très difficiles à vivre pour les familles.
Ce que cela implique pour les familles
Pendant cette période d’attente, beaucoup de familles se sentent désemparées.
Le sentiment d’avoir fait tout ce qu’il fallait, d’avoir reçu une orientation… mais de rester sans solution immédiate, peut être lourd à porter.
Cette attente touche non seulement l’organisation familiale, mais aussi l’équilibre émotionnel des parents, des fratries, et bien sûr de l’enfant concerné.
Mieux vivre cette période
Il est essentiel de ne pas rester seul pendant cette phase.
S’informer, chercher des alternatives temporaires, garder confiance dans le projet, même s’il prend plus de temps que prévu.
Chaque petit pas compte.
Même sans place immédiate, il existe des moyens pour que l’enfant continue à progresser et à être soutenu.
Quelles solutions pendant l’attente ?

S’appuyer sur les associations spécialisées
En attendant une place en SESSAD, IME ou ULIS, les associations spécialisées peuvent offrir un soutien précieux.
Certaines associations proposent :
- Des ateliers éducatifs,
- Des groupes de parole pour les parents,
- Des accompagnements ponctuels (sorties, activités sportives adaptées, stages de socialisation…).
Elles peuvent aussi apporter une écoute que l’on ne trouve pas toujours ailleurs, car les bénévoles ou professionnels qui les animent connaissent souvent de l’intérieur les défis du handicap.
Même sans structure officielle en place, ces initiatives permettent à l’enfant de continuer à progresser, et aux parents de se sentir moins seuls.
Travailler avec des professionnels libéraux
Quand la place se fait attendre, engager des professionnels en libéral peut être une bonne solution temporaire.
Orthophonistes, psychomotriciens, ergothérapeutes, éducateurs spécialisés en libéral peuvent accompagner votre enfant sur des besoins précis :
- Communication,
- Motricité fine ou globale,
- Gestion des émotions,
- Développement de l’autonomie.
Cela demande souvent des frais, mais certaines aides financières, comme l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) ou son complément, peuvent venir compenser une partie des dépenses.
S’appuyer sur l’école actuelle
Même sans ULIS ou SESSAD, il est parfois possible de négocier avec l’école ordinaire pour mettre en place :
- Un Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP),
- Un Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS),
- Un AESH mutualisé temporairement.
Ces dispositifs permettent d’adapter les attentes scolaires et de soutenir l’enfant dans sa classe, en attendant une solution plus durable.
Construire autour de l’enfant, sans l’épuiser
Pendant cette attente, il est important de trouver un équilibre.
Bien sûr, on veut offrir à son enfant toutes les chances possibles.
Mais il ne faut pas non plus lui imposer un emploi du temps surchargé, fait de thérapies et de prises en charge continues.
Rester attentif à ses besoins de repos, de jeu, de temps libre est tout aussi essentiel que ses progrès.
Un enfant n’a pas signé pour un contrat de 35 heures de thérapie par semaine.
Il a le droit de grandir aussi à son rythme, avec ses éclats de rire, ses moments de fatigue, ses silences précieux.
Conseils pratiques pour les familles
Constituer un dossier solide dès le début
Lorsque vous préparez votre dossier pour la MDPH, soyez aussi précis et complet que possible.
- N’hésitez pas à joindre des bilans récents : orthophonie, psychomotricité, psychologie, médecine spécialisée…
- Décrivez clairement les besoins de votre enfant au quotidien.
- Parlez aussi de vos attentes de parent : ce que vous souhaitez pour votre enfant, ce que vous redoutez, ce que vous espérez.
Plus votre demande est documentée et argumentée, plus elle sera lisible et compréhensible pour ceux qui instruisent votre dossier.
Rester actif sans s’épuiser
Pendant l’attente, il est important de rester actif, en explorant les alternatives possibles, en sollicitant des rendez-vous, en écrivant, en appelant…
Mais attention : rester actif ne veut pas dire s’épuiser.
Il faut accepter que certains délais sont incompressibles.
Et surtout, préserver votre propre énergie, pour pouvoir être là au bon moment, au bon endroit, quand la solution arrivera.
Multiplier les demandes, élargir les recherches
N’hésitez pas à :
- Faire plusieurs demandes en parallèle dans différents établissements,
- Élargir votre périmètre géographique si c’est possible pour vous,
- Consulter aussi les structures privées sous contrat, et pas seulement les listes fournies par la mairie.
Parler avec d’autres parents est souvent une source d’informations précieuses que les circuits officiels ne donnent pas toujours.
Tisser du lien avec l’équipe éducative
Même en dehors d’un dispositif officiel, l’école actuelle de votre enfant peut être un appui.
Discuter avec l’enseignant référent, le directeur d’établissement, demander des aménagements raisonnables en attendant mieux, peut faire une vraie différence pour le quotidien de votre enfant.
Se rappeler que chaque petit pas compte
Dans ce parcours parfois difficile, il est essentiel de garder en tête que chaque progrès compte, même s’il est minuscule à vos yeux.
Un mot nouveau, une autonomie gagnée, une angoisse apaisée, une journée sans crise…
Chaque petite victoire est une immense marche en avant pour votre enfant.
Et chaque jour où vous l’accompagnez avec votre bienveillance, votre amour et votre patience, vous construisez un chemin plus solide que toutes les démarches administratives du monde.
Conclusion

Accompagner un enfant en situation de handicap dans son parcours scolaire et médical est une aventure pleine de défis, mais aussi de rencontres, de petites victoires et d’immenses apprentissages.
Entre les démarches administratives, les listes d’attente, les changements parfois imposés, il est facile de se sentir seul, fatigué, découragé.
Mais chaque geste que vous posez, chaque document envoyé, chaque échange avec un professionnel ou un autre parent construit peu à peu un chemin plus solide pour votre enfant.
Rappelez-vous : vous êtes l’expert de votre enfant.
C’est votre regard, votre instinct, votre courage au quotidien qui feront la plus grande différence, bien au-delà des dispositifs et des sigles.
Il n’existe pas de parcours parfait.
Mais en cherchant, en avançant, en posant des questions, en vous entourant, vous tracez pour votre enfant un avenir qui lui ressemblera, dans le respect de son rythme, de ses besoins et de ses rêves.