Introduction – La vitamine enfancielle

La vitamine enfancielle est ce qu’on a oublié de donner aux enfants d’aujourd’hui. Celle qui se cache entre les repas réchauffés, les cris du matin, les disputes pour s’habiller. Celle qui ne se prescrit pas en pharmacie mais qui, pourtant, manque à tant de petits corps et de petits cœurs fatigués.

Il existe des enfants qui pleurent sans savoir pourquoi. Des enfants qui se réveillent déjà épuisés, comme s’ils avaient passé la nuit à résister. Des enfants qui crient, qui s’effondrent, qui réagissent trop fort ou plus du tout. Et pourtant, ils sont aimés, entourés, nourris. Alors quoi ? Et si, tout simplement, il leur manquait quelque chose d’essentiel ?

C’est là que j’ai créé ce mot : vitamine enfancielle. Un mot comme un abri. Comme une alerte douce pour dire : il y a un manque. Invisible, mais profond.

Un nom qui n’existe pas (et pourtant tout le monde le comprend)

La vitamine enfancielle, ce n’est pas une molécule qu’on injecte ou un flacon à agiter. C’est un mot inventé, oui. Mais un mot qui dit vrai. Un mot qui regroupe tout ce que l’enfance moderne ne reçoit plus assez : des nutriments essentiels, des silences réparateurs, des gestes simples mais puissants, des instants vides mais pleins de sens.

On parle souvent des besoins fondamentaux de l’enfant : manger, dormir, être aimé. Mais entre les lignes de ces évidences, il y a un élan plus subtil, plus fragile, qui mérite lui aussi d’être reconnu, respecté, nourri.

Ce que réclament les petits corps fatigués

Un enfant ne dit pas : « Je manque de choline » ou « Mon système nerveux est en surcharge ». Il n’a pas le vocabulaire pour ça. Il parle avec ses pleurs, ses colères, ses refus, son sommeil perturbé, sa peau qui gratte, ses maux de ventre inexpliqués.

Il parle avec tout son corps. Et souvent, on entend mal. On cherche des solutions éducatives, des astuces de parentalité bienveillante, des diagnostics rassurants.

Mais parfois, il faut commencer plus bas. Dans le ventre. Dans les cellules. Dans la lumière qui touche sa peau le matin. Il faut écouter ce que le corps exprime quand la tête ne trouve pas les mots.

C’est quoi, la vitamine enfancielle ?

Ce n’est pas un complément précis, ni une molécule unique. C’est une façon de réunir ce qui est trop souvent délaissé dans l’enfance moderne : les nutriments oubliés, la lumière naturelle, la lenteur, le silence, les repères simples. La vitamine enfancielle est un tout. Elle nourrit le corps, équilibre les humeurs, calme les systèmes nerveux en surchauffe.

Les nutriments clés qu’elle rassemble :

  • Vitamine D : surnommée la « vitamine du soleil », elle joue un rôle clé dans l’immunité, la solidité osseuse, la régulation de l’humeur, et même la qualité du sommeil. Les enfants en manquent très souvent, surtout l’hiver ou lorsqu’ils passent peu de temps dehors.
  • Choline : encore méconnue, elle est pourtant essentielle au développement du cerveau, à la mémoire, à la concentration. Elle est surtout présente dans les œufs entiers, que l’on donne de moins en moins aux enfants.
  • Vitamine K2 : elle aide à fixer le calcium aux bons endroits (les os, les dents) et à éviter les dérives vers les artères. On la trouve dans les aliments fermentés, le beurre cru, les fromages affinés, mais elle est absente de la plupart des produits industriels.
  • Magnésium et probiotiques : le magnésium apaise les tensions nerveuses, les spasmes, l’hyperactivité. Les probiotiques rééquilibrent la flore intestinale, ce « deuxième cerveau » qu’on oublie souvent chez les enfants. Ces deux alliés favorisent un retour au calme, à une digestion sereine, à une meilleure régulation émotionnelle.

La vitamine enfancielle, c’est tout ça à la fois. Ce qu’on ne voit pas, ce qu’on n’enseigne pas, mais qui change tout.

Où la trouver ?

Elle ne se trouve pas (que) en pharmacie. Elle se reconnaît dans les silences, les jeux libres et les œufs à la coque.

Elle est dans la répétition tranquille des gestes quotidiens, dans la qualité de ce qu’on donne à manger, dans l’ambiance émotionnelle d’une maison.

Elle est là, dans une lumière de matin qui vient réchauffer un visage encore chiffonné de sommeil. Dans un silence qu’on choisit de respecter au lieu de le combler. Dans une histoire qu’on lit sans regarder l’heure.

Et dans les aliments simples mais puissants :

  • un beurre non pasteurisé qui nourrit les cellules,
  • des produits fermentés qui apaisent les ventres et les humeurs,
  • des poissons gras que l’enfant apprend à apprivoiser,
  • un bol de riz chaud partagé sans pression,
  • des œufs entiers, du foie, des champignons passés au soleil,
  • des routines lentes, des instants sans programme.

Et si besoin, on peut la compléter avec des produits naturels : vitamine D en gouttes (sur prescription), probiotiques enfants, magnésium doux. Mais sans obsession. Juste avec conscience.

Pourquoi on l’a oubliée

Parce que tout va trop vite. Parce que les agendas débordent, les injonctions se multiplient, et qu’on veut bien faire, tout le temps, avec les meilleurs outils, les bonnes intentions, les techniques validées.

Parce que l’enfance est devenue un dossier à suivre, une trajectoire à réussir, une série d’étapes à valider.

Et qu’on oublie que grandir, ce n’est pas avancer en ligne droite. C’est parfois rester en silence. Tourner en rond. Revenir en arrière. Regarder un escargot. Refuser un bisou. Crier à cause d’un bouton mal fermé.

On oublie qu’un enfant, c’est un cœur brut. Un petit animal sacré, qui a besoin de rituels simples, de corps nourris et d’attention silencieuse. Pas de stimulation en boucle.

Ce qu’elle change

Un enfant nourri de vitamine enfancielle… … pleure, bien sûr. Mais il se sent entendu. … chute, oui. Mais il sait qu’il peut se relever. … vit des émotions fortes. Mais il reste ancré.

Ce n’est pas qu’il ne souffre plus. Ce n’est pas qu’il devient parfait. Mais il s’ancre dans quelque chose de stable, de profond, de rassurant. Il ne flotte plus dans le vide, porté par des écrans, des envies immédiates, ou des injonctions qu’il ne comprend pas.

Il revient à son rythme. À son corps. À son nid.

Et toi, comme parent, tu ne portes plus tout à bout de bras. Parce que tu sais que le calme se construit avec des petites fondations invisibles, pas avec des grandes phrases ou des grandes punitions.

Une conclusion douce comme un dimanche

La vitamine enfancielle, ce n’est pas une exigence de plus. Ce n’est pas une to-do list à cocher. C’est un regard. Une posture. Un souffle.

Elle ne demande pas de faire mieux, mais de faire autrement. Elle invite à ralentir. À alléger. À poser des gestes qui font du bien, même s’ils sont discrets.

Elle nous rappelle que l’essentiel est souvent silencieux. Et que les enfants le sentent mieux que personne.

Alors peut-être que ce soir, tu n’auras pas le temps de faire un dîner parfait. Mais tu peux poser une lumière douce. Lire un petit passage d’un livre que tu aimes. Laisser ton enfant t’écouter respirer.

Et dans cet espace-là, minuscule mais vrai, quelque chose de grand pousse.

Ce quelque chose, moi je l’appelle la vitamine enfancielle. Et je crois qu’elle change tout.

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