Dès juillet 2027, chaque parent pourra bénéficier de deux mois de congé mieux rémunérés, financés par la Sécurité sociale. Objectif : encourager la coparentalité et rendre le congé accessible à tous. Décryptage de cette réforme clé du projet de loi de financement de la Sécurité sociale plfss 2026.
Sommaire

Vers un congé de naissance plus court, mieux rémunéré et plus équitable
Vous attendez avec impatience la naissance de votre enfant et imaginez déjà ces précieux moments en famille ? Aujourd’hui, l’allocation parentale varie entre 170 et 456 euros par mois selon votre situation, avec un plafond à 448 euros, ce qui rend souvent les fins de mois difficiles. Bonne nouvelle : une grande réforme arrive en juillet 2027. Le nouveau congé de naissance s’inscrit dans la volonté du président de la République de soutenir la natalité et d’accompagner les familles françaises.
Ce dispositif sera intégré au projet de loi de financement de la Sécurité sociale PLFSS 2026. Annoncé en janvier 2024 par Emmanuel Macron, puis mis en pause après la dissolution de l’Assemblée nationale, il fait aujourd’hui son retour. Lors d’une intervention sur France 2, Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a confirmé les détails de ce nouveau congé.
En mars 2025, Aurore Bergé a précisé que la réforme serait adoptée en 2026, s’appuyant sur l’article L1225-35 du Code du travail, garantissant un cadre juridique solide. Cependant, l’application effective ne commencera qu’à partir du 1er juillet 2027. Les familles dont les enfants naîtront avant cette date continueront à bénéficier du système actuel. Alors, que va vraiment changer ? Faut-il attendre 2026 ou profiter du dispositif actuel ? Voici toutes les réponses.
Le congé parental actuel : un dispositif méconnu et sous-utilisé
Aujourd’hui, le congé parental d’éducation permet à un salarié de suspendre ou réduire son activité professionnelle jusqu’aux trois ans de l’enfant. Les articles du Code du travail définissent précisément les modalités de ce congé, notamment la suspension du contrat de travail, l’indemnisation et la protection du salarié contre toute discrimination ou rupture abusive du contrat pendant cette période. Théoriquement, c’est une aubaine. Dans les faits ? C’est une autre histoire.
Le congé parental d’éducation : comment ça marche ?
Pour en bénéficier, le salarié doit justifier d’au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise au moment de la naissance. Le salarié doit également informer l’employeur du début souhaité du congé parental, afin de respecter la procédure administrative et d’assurer une transition fluide. La durée peut aller jusqu’à un an, renouvelable deux fois, dans la limite du troisième anniversaire de l’enfant. Il peut être pris à temps plein ou partiel (16 à 32 heures hebdomadaires).
Ce que dit le Code du travail
Plusieurs articles du Code du travail encadrent le congé parental d’éducation, précisant notamment les modalités de demande, la suspension du contrat et les droits du salarié. Contrairement aux congés maternité ou paternité, cette pause n’est pas automatique. Il faut la demander par écrit à l’employeur en respectant un délai de prévenance. Ces articles prévoient également une protection renforcée du salarié contre toute discrimination ou rupture abusive du contrat liée à la prise de ce congé, tout en assurant une organisation aux employeurs.
Le problème : une indemnisation dérisoire
La PreParE (Prestation partagée d’éducation de l’enfant), versée par la caisse d’allocations familiales (CAF), s’élève à 456,05 euros par mois pour un arrêt total, 294,81 euros pour une activité à mi-temps, et 170,07 euros pour un temps partiel jusqu’à 80%.
Ces montants, en vigueur depuis avril 2025, représentent souvent moins d’un tiers du salaire antérieur. Pour beaucoup de familles, c’est impossible à envisager. Résultat ? 14% des mères s’arrêtent, contre moins de 1% des pères.
Un système qui renforce les inégalités
Le dispositif creuse les inégalités de genre. Les arrêts longs et peu rémunérés renforcent les stéréotypes et pénalisent la carrière des femmes, qui mettent souvent leur parcours entre parenthèses, avec des conséquences sur leur progression professionnelle et leurs revenus futurs.
La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes affirme que le système actuel contribue au déséquilibre de la parentalité. La pression sociale dissuade aussi certains Papa de prendre la totalité de leurs droits.
Début du congé de naissance : la réforme qui change la donne

Le nouveau dispositif marque une rupture radicale avec l’existant. Fini l’arrêt parental de trois ans faiblement indemnisé. Place à une pause plus courte mais nettement mieux rémunérée.
Une fenêtre de transition sera nécessaire pour permettre aux employeurs et aux salariés de s’adapter à la réforme.
Deux mois individualisés pour chaque parent
Chaque parent peut prendre jusqu’à deux mois supplémentaires après la naissance, simultanément ou en alternance, permettant d’ajouter jusqu’à quatre mois de congé cumulé pour une flexibilité accrue dans l’accueil du nouveau-né.
Articulation avec les congés maternité et paternité
Ces deux mois s’ajouteront aux congés maternité (16 semaines) et au congé paternité (28 jours, dont 7 jours obligatoires, pour une naissance unique) existants, permettant ainsi une transition directe du congé maternité ou paternité vers le nouveau congé de naissance. Le dispositif sera individualisé : chaque parent aura des droits qui lui sont propres, non transférables à l’autre.
Si le père ne prend pas ses deux mois, ils sont perdus. Ce mécanisme “use it or lose it” vise à encourager une vraie coparentalité dès les premiers mois de vie de l’enfant. Le système actuel restera en place, les familles pourront choisir entre l’ancien et le nouveau.
Une indemnisation enfin attractive
Le montant exact sera fixé par décret, mais les premières annonces sont encourageantes. La prestation sera versée par la Sécurité sociale sous forme d’indemnité journalière de naissance, à condition d’interrompre toute activité professionnelle pendant cette période. Le versement sera dégressif entre le premier et le deuxième mois.
Le nouveau système est prévu pour être mieux rémunéré que l’actuel, ce qui devrait inciter davantage de Papa à en bénéficier. Les sources évoquent une compensation équivalente à 50% du salaire brut, plafonnée à 1 900 euros par mois.
Un modèle inspiré des pays nordiques
La France s’inspire des modèles nordiques reconnus pour leur efficacité en matière d’égalité parentale. Dans ces pays, l’allocation peut être versée jusqu’à 75% du salaire. Si la France n’atteint pas encore ce niveau, l’ambition affichée est de se rapprocher progressivement de ces standards européens. Le congé de naissance sera mieux indemnisé que le congé parental actuel, avec une indemnisation évoquée allant jusqu’à 75 % du salaire en modèle nordique. L’objectif : rendre ce dispositif réellement accessible au plus grand nombre, et pas seulement aux foyers aisés.
La nouvelle allocation pourrait remplacer à terme la Prestation Partagée d’Éducation de l’Enfant (PreParE). L’augmentation du versement améliore considérablement l’accessibilité financière, surtout pour les foyers à revenus modestes qui ne peuvent actuellement pas se permettre de s’arrêter pour 448 euros par mois.
Calendrier de mise en place : un report nécessaire
Malheureusement, la mise en place de cette mesure a été repoussée à une date ultérieure, probablement à compter du 1er juillet 2027 pour les enfants nés ou adoptés à cette date. Ce délai supplémentaire est dû aux événements politiques de 2024 qui ont conduit à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le projet de loi sera débattu à l’Assemblée nationale à partir du 28 octobre 2025. La première lecture du projet de loi à l’Assemblée nationale constituera une étape clé du processus législatif. Si tout se passe bien lors de ce débat parlementaire crucial, les premiers bénéficiaires pourront être les enfants nés à partir de juillet 2027.
Le coût de cette mesure est estimé à 2,1 milliards d’euros annuels de dépenses supplémentaires inscrites au budget. Le gouvernement prévoit une réaffectation interne des crédits familiaux, sans creuser davantage le déficit.
Une évaluation prévue dès 2026
Le projet de loi prévoit une évaluation quantitative et qualitative du dispositif dès 2026. Cette clause de suivi permettra d’ajuster si nécessaire : durée, taux de remplacement du salaire, conditions d’accès, inclusion des travailleurs indépendants. Le gouvernement pourra ainsi corriger le tir rapidement en fonction des premiers retours et des taux de recours réels des pères et des mères.
Limites et défis à anticiper
Gestion post-congé et modes de garde
Un point crucial reste la gestion du retour à la vie active après ces deux mois. Dans de nombreuses régions, les places en crèche sont insuffisantes, ce qui complique la reprise du travail, notamment pour les familles modestes. Cette question, bien que mentionnée, mérite une analyse approfondie pour comprendre les impacts sociaux et économiques.
Impact sur les petites entreprises
Les absences de deux mois, même espacées, peuvent représenter un vrai défi pour les petites entreprises. La gestion des remplacements et la charge administrative peuvent être lourdes. Une adaptation des politiques RH et un accompagnement seront indispensables.
Risque de perpétuation des inégalités
Malgré le principe “use it or lose it”, la durée limitée à deux mois par parent pourrait ne pas suffire à rééquilibrer durablement les inégalités entre hommes et femmes sur le marché du travail. Les femmes restent souvent les principales responsables de la garde des enfants, et un congé plus court peut ne pas compenser les écarts de carrière accumulés.
Avantages et inconvénients du nouveau congé de naissance

French President Emmanuel Macron attends a meeting
Le nouveau congé de naissance, porté par le président Emmanuel Macron dans le cadre du réarmement démographique, ambitionne de remplacer le congé parental actuel par un dispositif plus attractif et mieux adapté aux réalités des familles d’aujourd’hui. Mais que gagne-t-on vraiment et quels sont les points à surveiller ?
Loi de Financement de la sécurité sociale PLFSS : qui paiera le congés payés ?
Le financement est au cœur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale PLFSS pour 2026. Pour garantir la réussite de cette évolution ambitieuse, le gouvernement a choisi de confier à la Sécurité sociale la prise en charge principale de l’allocation aux familles.
Concrètement, chaque parent pourra bénéficier d’une indemnité équivalente à 50% de son salaire brut, dans la limite de 1 900 euros par mois. Ce montant, nettement supérieur à celui du système actuel, vise à rendre le nouveau dispositif réellement accessible à toutes les familles, quel que soit leur niveau de revenu.
Le rôle clé des employeurs
Les employeurs, de leur côté, auront la possibilité – mais non l’obligation – de compléter cette allocation pour permettre à leurs salariés d’atteindre 100% de leur salaire habituel pendant la durée de l’arrêt. Certaines entreprises pourraient même aller jusqu’à un maintien de salaire total, comme c’est déjà le cas dans certains groupes pionniers en matière de politique familiale.
Cette mesure pourrait inciter certaines entreprises à s’engager davantage en faveur du bien-être de leurs collaborateurs et de l’égalité professionnelle entre femmes et hommes, en particulier dans les secteurs où la fidélisation des talents est un enjeu clé. Un complément de salaire devient ainsi un argument de marque employeur non négligeable.
Ce que les entreprises doivent anticiper
Cette évolution va bouleverser la gestion RH dans les entreprises. Les employeurs devront s’adapter à plusieurs niveaux.
Gestion des absences Avec un dispositif non transférable pour chaque parent, les entreprises devront gérer plus fréquemment des absences de deux mois. La planification des remplacements temporaires devient cruciale. Les entreprises devront intégrer ces absences liées au nouveau congé de naissance dans leurs plannings de remplacement dès maintenant pour anticiper la mise en œuvre en 2027.
Formation des managers Les responsables RH et managers devront être formés aux nouvelles modalités : validation rapide des demandes, accompagnement au retour, lutte contre les discriminations liées à la parentalité.
Adaptation des politiques internes Les conventions collectives et accords d’entreprise devront être mis à jour. Certaines entreprises pourraient compléter l’allocation légale pour rendre le dispositif encore plus attractif, voire garantir un maintien de salaire à 100% pendant la période d’absence.
Opportunité d’égalité Cette évolution peut devenir un levier puissant contre les discriminations : si les Papa s’arrêtent aussi massivement, les interruptions de carrière ne pèseront plus uniquement sur les femmes.
Ce qu’il faut retenir sur le congé de naissance
La réforme de 2026 marque un tournant pour la politique familiale française. Chaque parent bénéficiera de deux mois mieux rémunérés et non transférables, pour encourager la coparentalité, soutenir la natalité et réduire les inégalités professionnelles.
Le système actuel cohabitera avec ce nouveau dispositif, offrant un choix entre un arrêt court bien rémunéré ou un arrêt long jusqu’aux trois ans de l’enfant avec allocation plus faible.
Le débat parlementaire d’automne 2025 sera décisif. La mise en place est reportée à juillet 2027, avec les premiers bénéficiaires pour les enfants nés à partir de cette date.
Cette mesure répond à une urgence démographique, avec un solde naturel au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale.
La clause d’évaluation prévue en 2026 permettra d’ajuster le dispositif. Le congé de naissance prévu pour l’année 2027 est une première étape essentielle pour relever le défi démographique.
FAQ : Réforme du congé parental 2026
Quand sera appliqué le nouveau congé parental ?
Le nouveau dispositif sera applicable aux enfants nés ou adoptés à compter du 1er juillet 2027. Initialement prévu pour octobre 2025, la mise en œuvre a été reportée en raison du contexte politique. Le gouvernement avait pour objectif de rendre le nouveau congé de naissance applicable au 1ᵉʳ octobre 2025. Le projet de loi de financement et le budget seront débattus à l’Assemblée nationale à partir du 28 octobre 2025.
Quel est le montant du congé parental en 2026 ?
L’allocation actuelle (PreParE) reste inchangée en 2026 : 456,05 euros par mois pour un arrêt total, 294,81 euros pour une activité à mi-temps, et 170,07 euros pour un temps partiel jusqu’à 80%. Le nouveau système, lui, offrira environ 50% du salaire, plafonné à 1 900 euros par mois, mais ne sera applicable qu’à partir de juillet 2027.
Quel est le montant du nouveau congé parental ?
Le nouveau dispositif sera indemnisé à hauteur d’environ 50% du salaire brut, avec un plafond fixé à 1 900 euros par mois. Le versement sera dégressif entre le premier et le deuxième mois. Le montant exact sera précisé par décret d’application.
Qu’est-ce qui va remplacer le congé parental ?
Le système actuel ne sera pas supprimé. La nouvelle allocation de 2 mois par parent cohabitera avec le dispositif classique de 3 ans. Les familles pourront choisir entre les deux formules selon leur situation : arrêt court et bien rémunéré ou arrêt long jusqu’aux trois ans de l’enfant avec une allocation plus faible.
Quelles sont les nouvelles dispositions du congé parental ?
Les nouvelles dispositions incluent : 2 mois individualisés et non transférables par parent, une indemnité d’environ 50% du salaire (plafonnée à 1 900€), un financement par la Sécurité sociale, un versement dégressif entre le 1er et le 2e mois, et la possibilité de s’arrêter simultanément ou en alternance avec l’autre parent.
Quelles sont les règles du congé parental en 2025 ?
En 2025, les règles actuelles restent en vigueur : au moins 1 an d’ancienneté requis, durée jusqu’à 3 ans de l’enfant (renouvelable par an), temps plein ou partiel possible (16 à 32h hebdomadaires), allocation par la PreParE (170 à 456€/mois selon l’activité), et demande écrite obligatoire à l’employeur avec délai de prévenance.
Quelles sont les règles du congé parental pour 3 enfants en 2025 ?
Pour les familles avec au moins 3 enfants, les règles sont similaires mais la durée de versement de la PreParE est étendue. Chaque parent peut bénéficier de l’aide pendant 24 mois maximum dans la limite du 3e anniversaire du plus jeune enfant. Il existe aussi une PreParE majorée à 745,45€/mois pour un arrêt total, versée sur une durée plus courte (8 mois maximum pour un couple).
Peut-on cumuler le nouveau congé de naissance avec le congé parental classique ?
Cette question n’est pas encore tranchée officiellement. Elle sera précisée par décret d’application. En théorie, comme les deux dispositifs cohabiteront, il pourrait être possible de prendre d’abord les 2 mois bien indemnisés puis de basculer sur le système classique jusqu’aux 3 ans de l’enfant. Suivez l’actualité législative pour connaître les modalités exactes.
Le père peut-il transférer ses 2 mois de congé à la mère ?
Non. Le nouveau système repose sur le principe « use it or lose it » (utilisez-le ou perdez-le). Chaque parent dispose de 2 mois individuels et non transférables. Si le père ne prend pas ses 2 mois, ils sont définitivement perdus. Cette règle vise à encourager une vraie coparentalité et à rééquilibrer la charge parentale.
Les travailleurs indépendants auront-ils accès au nouveau congé de naissance ?
Cette question reste en suspens. Les modalités d’accès pour les travailleurs indépendants, professions libérales et entrepreneurs n’ont pas encore été précisées. Un décret d’application devra clarifier si ces catégories professionnelles seront incluses dès juillet 2027 ou si leur accès sera progressif.
L’employeur peut-il refuser le nouveau congé de naissance ?
Les conditions dans lesquelles l’employeur pourra s’opposer ou reporter la demande ne sont pas encore définies. Le décret d’application précisera les droits et obligations de chacun. Il est probable que le dispositif soit plus protecteur que le système actuel, étant donné son caractère court (2 mois) et son objectif d’égalité.
Peut-on fractionner les 2 mois de congé de naissance ?
Cette possibilité n’a pas encore été confirmée officiellement. Il n’est pas précisé si vous pourrez prendre vos 2 mois en une seule période ou les diviser en plusieurs périodes distinctes. Le décret d’application devra trancher cette question importante pour l‘organisation des familles.
Sources Utiles
ameli, le site de l’Assurance Maladie en ligne | ameli.fr | Assuré



